dimanche 25 août 2013

Here is what we know about Nazareth at the time of Jesus's birth: there was little there for a woodworker to do. That is, after all, what tradition claims was Jesus's occupation: a tekton –a woodworker or builder– though it bears mentioning that there is only one verse in the whole of the New Testament in which this claim about him is made (Mark 6:3). If that claim is true, then as an artisan and day laborer, Jesus would have belonged to the lowest class of peasants in first-century Palestine, just above the indigent, the beggar, and the slave. The Romans used the term tekton as slang for any uneducated or  illiterate peasant, and Jesus was very likely both.
Zealot: The life and Times of Jesus of Nazareth, Reza Aslan. 

mercredi 21 août 2013

Nous resterions seuls et uniformément modernes si, de l'Antiquité, ne surgissaient des sauvages intérieurs qu'aucune modernité ne pourra jamais exterminer.

L'ANTIQUITE,TERRITOIRE DES ECARTS Entretiens de Florence Dupont avec Pauline Colonna d'Istria et Sylvie Taussig.

jeudi 11 juillet 2013

Reliefs durs et molassiques des religions



"Alors même qu'il semble aujourd'hui que l'argent soit le seul dieu prié sur le continent chinois, on se rassure de voir que les vieux temples de jadis sont toujours là. Ou plutôt qu'ils sont de nouveau là, reconstruits quand ils avaient été abandonnés, et que l'on s'y presse, jeunes et vieux, touristes chinois et paysans du lieu. À croire que trente années de marxisme athée, de maoïsme antireligieux ont glissé sur le cœur des Chinois comme l'eau sur l'aile d'un canard et que, comme l'a si bien dit Claude Larre, "couchées un temps sous la rafale de la Révolution, les coutumes et les croyances de la Chine traditionnelle poursuit[vent] leurs vies dans le secrets des consciences." 
Cyrille Javary, Les Trois sagesses chinoises: Taoïsme, confucianisme, bouddhisme.

Cela rejoint ce qu'observait et concluait Nicolas Bouvier, dans Routes et Déroutes,  devant le regain de piété dans le monde slave après la chute du communisme :

"Une chose qui me touche beaucoup dans le monde slave, c'est une forme de piété candide, innocente, assez sonore aussi. Aussitôt qu'avec l'effet Gorbatchev on a réouvert les églises, le chant choral, la dévotion aux icônes et cette folie d'allumer des cierges à tout propos sont revenus. Parce que ce sont de bonnes choses. C'est comme les tranches géologiques. Il y a des reliefs durs qui survivent et des reliefs molassiques qui s'érodent. C'est pourquoi tous ces problèmes d'identité, qu'on chérit et qu'on évoque si souvent maintenant, me paraissent une véritable tarte à la crème. Parce que de deux choses l'une : ou bien on a une identité authentique, auquel cas on ne peut la perdre, ou bien on n'en a pas et ce n'est pas la peine d'utiliser son énergie à défendre ce qu'on n'a jamais eu."
Ainsi, en est-il, peut-être, du soudain regain de l'islam en Turquie, après le compresseur kémaliste. Non pas le 'retour du religieux' en Turquie, car peut-être n'en était-il jamais parti.

Partant de là, si cette hypothèse des reliefs durs et des reliefs molassiques de la religion se vérifie, les chrétiens qui se lamentent sur la désertion des églises et des temples en Europe le font soit à tort, soit en vain : il se peut que l'Europe païenne (à la queue des mouvements druidiques, néo-paganistes ou du Notre Mère la Nature des New Age) ressorte de sous un rouleau compresseur monothéiste qui ne lui appartenait pas en propre ; ou bien le christianisme est un 'relief dur' de l'Europe, et il reviendra, peut-être à un état plus primitif, plus originel, débarrassé de quelques scories historiques ou dogmatiques, à l'image du christianisme avant le césaro-papisme. Dans les deux cas, pas la peine de s'en faire : comme le dit Sonny dans The Best Exotic Marigold Hotel :

Everything will be all right in the end... if it's not all right then it's not yet the end. 


François Stroobant,
lithographie en couleurs,
Université de Liège

mardi 9 juillet 2013

On s'en fout

C'est Ramadan, mais non.

I knew things could change because they had for Pip

WHAT DID I HOPE FOR ? Just hope itself, really, but in a particular way. I knew things could change because they had for Pip.

*

In Great Expectations we learned how a life could change without any warning.
Mister Pip, Lloyd Jones. 

lundi 8 juillet 2013

"Cette femme est comme un confessionnal"

15 septembre.
"Un mot de curé d'ici, parlant d'une femme qui accouche tous les ans: "Cette femme est comme un confessionnal, il y a toujours du monde".
Edmond de Goncourt, Journal des Goncourt, Deuxième série, deuxième volume, Mémoires de la vie littéraire.  

On s'en fout

Les Adèle réussissent au bac.

vendredi 5 juillet 2013

Apparition disparaissante

"Mais que voit-on dès lors, derrière cet être en allé en verbes et confondu au vivant, au ruissellement de l'existence ? On voit des façons d'être, des façons d'habiter le monde en y passant, on voit et on entend une profusion, celle-là même qui était venue plus tôt, tel un buissonnement de verbes libérés comme des insectes tournoyant dans le soir et cette fois on y est : auprès d'eux, les insectes et les autres, dans leur rumeur, dans la chorégraphie aléatoire des apparitions et des disparitions, soit tout ce système de cachettes, de fuites et d'issues dérobées que les animaux de toute taille ont à réinventer chaque jour, système que nous ne connaissons que de façon discontinue par cette bande-son qui est son signalement le plus fréquent et que notre voix ou le bruit de nos pas suffisent à interrompre : aussi fondamentale que peut l'être la rencontre furtive avec un animal dont nous croisons un instant le regard est cette autre expérience, peut-être encore plus familière : celle que nous faisons de ce silence qui vient soudainement aussitôt que notre présence a été repérée, celle qui nous fait tomber d'un coup dans ce silence où nous comprenons que nous sommes écoutés et que nous nous mettons à écouter à notre tour."
Jean-Christophe Bailly,Le parti pris des animaux

jeudi 4 juillet 2013

L'acte d'être de l'âne

Jean-Antoine Watteau
1718-20
huile sur toile
musée du Louvre,
Paris

Rien ici, en face de ce qui est littéralement la condition de l'existence, n'est plus parlant que ce qui se présente lorsque deux individuations formées se rencontrent et lorsqu'au lieu de s'éviter en se fuyant elles s'accordent un moment de suspens au sein duquel elles se regardent. Je fais allusion ici bien sûr à l'expérience toujours singulière du regard échangé. Expérience dont j'ai souvent parlé parce qu'elle est, je crois, à l'origine même de mon sentiment et de mon tourment quant à la question animale, et dont le premier effet est de nous mettre sous les yeux à travers un regard qui n'est pas comme le nôtre, qui n'est pas "humain" et ne le sera jamais, l'existence d'un autre regard et à travers lui l'existence de l'altérité comme telle. 
Le partage qui a lieu alors, lorsqu'il arrive que nous prenions le temps de le laisser agir, comme certains peintres nous ont indiqué qu'il était possible de le faire – et je pense cette fois à l'insistance si précisément rendue de l'œil de l'âne qui nous regarde depuis l'arrière, au niveau du pantalon blanc du "Gilles" de Watteau – lorsque donc nous tentons de saisir ce que les yeux de l'animal qui nous regarde et que nous regardons nous disent de ce qui en lui s'apparente à ce que nous appelons, nous, de notre côté, la pensée – ce partage est toujours celui de l'altérité comme telle, celui d'un "de part et d'autre" qui, parce qu'il est justement sans rémission, entrouvre l'accès, non à l'autre et à son secret, mais à sa pleine reconnaissance. Même les animaux familiers, le chat de la maison, un chiot, se rappellent parfois à nous sous l'angle de cette altérité, en se décrochant de la couche de sentiments protecteurs qui les enserre. Mais quel que soit l'animal, ce qui compte, et qui est si impressionnant et même dans certains cas inoubliable, c'est la plénitude avec laquelle, hors de tout décret, l'existence se condense dans la singularité de celui qui la porte et la déporte dans son sens : le fond commun c'est aussi ce qui fait en nous – et en eux – l'expérience de ces façons si extraordinairement diverses de porter l'existence et de s'y tenir.
Jean-Christophe Bailly, Le parti pris des animaux 

mercredi 3 juillet 2013

Le collectionneur chinois

Mardi 11 août.– Le jeune comte de Balloy est venu passer deux ou trois jours ici, avant de se rendre en Perse, où il est nommé second secrétaire. Il a passé trois ans en Chine, et en cause très intelligemment. 
Il est quelque peu bibeloteur, et très amusant à entendre raconter la fabrication toute promitive des émaux cloisonnés. La carcasse de la pièce faite, les cloisons soudées, l'ouvrier, sur le pas de sa porte, a devant lui un plat de feu, une espèce de four de campagne, dans lequel il cuit et recuit l'émail, une trentaine de fois, soufflant son feu, à grands coups d'éventail. La fabrication se fait presque avec les doigts, aidés de deux ou trois petits méchants instruments, et sans plus d'appareil et de dépense d'établissement que cela.
Il dit que la lucidité des cloisonnés chinois tient à ce que tout l'intérieur des cellules, avant que l'émail y soit versé, est argenté: les arêtes extérieures étant dorées après la finition de la pièce. 
Il me donne ce détail curieux que les collectionneurs chinois n'exposent jamais leurs objets d'art. 
Là, l'objet d'art est toujours enfermé dans une boîte, dans un fourreau d'étoffe, et presque caché dans quelque coin du logis. Le collectionneur chinois le possède pour en jouir, et s'en délecter, lui tout seul, la porte fermée, dans une heure de repos, de tranquillité, de recueillement amoureux. S'il le fait voir, cela se passe à peu près ainsi: il invite un ami, un collectionneur comme lui, à prendre une tasse de thé. Et tout en humant l'eau odorante, il s'échappe à dire : "Au fait, je me suis procuré un beau morceau de jade!" et le voilà, tirant lentement son bibelot, le faisant tourner et retourner sous les yeux de son ami, lui en détaillant les beautés. 
Et après que tous deux l'ont admiré longuement et secrètement, notre collectionneur fait rentrer le bibelot dans sa boîte, et la boîte dans sa cachette.
Edmond de Goncourt, Journal des Goncourt, Deuxième série, deuxième volume, Mémoires de la vie littéraire.

samedi 29 juin 2013

L'acte d'être des blonds d'Aquitaine

©JLPC


Après l'acte d'être de la chauve-souris, celui des bœufs blonds d'Aquitaine :
Des blonds d'Aquitaine, j'en avais déjà vu, et je savais combien ils sont grands et comme ils semblent plongés, plus que les autres encore, dans une interminable douceur et combien cette douceur, qui accompagne le beige soyeux de leur robe jusqu'à une imposante paire de cornes, peut n'être aussi que le masque ou la forme alentie de leur puissance.  
En tout cas, devant ces deux bœufs âgés tous les deux de dix ans mais qui semblent selon nos critères à la fois jeunes et sans âge, ce qui se passe, et je peux témoigner que c'est le cas pour tous ceux qui les croisent, même s'ils jugent bon d e s'en tirer assez vite par de petites remarques ou des plaisanteries, c'est que ces animaux franchissent sans effort le pas de la simple présence et de la simple reconnaissance pour aller se poser au-delà de toute identification rassurante, dans une ancienneté qui n'est pas celle d'un protocole d'élevage abandonné ni celle d'un animal domestique spectaculaire, mais celle d'une adhérence à soi et au monde qui est en même temps comme une fuite en avant et qui est le propre de toute bête : "L'animal est comme un pays, il ne se déplace pas hors de chez lui", a écrit Gille Aillaud , et il ne s'agit pas, avec ce pays continué, d'un fond de sauvagerie, ou de la sauvagerie elle-même, ou de l'animalité, mais d'une puissance de manifestation qui est sidérante, et c'est du sein même de cette puissance tout entière retirée en elle-même que le forme de l'animal, autrement dit son apparence, ce qui l'assimile à lui-même et le fait, se décolle de toute simplicité d'encodage et de toute instrumentalisation pour exister un instant au moins comme pure existence, comme manifestation de la possibilité d'existence.
Le parti pris des animaux, Jean-Christophe Bailly. 

Souffrance et art de vivre

Chaque personne qui nous fait souffrir peut être rattachée par nous à une divinité dont elle n'est qu'un reflet fragmentaire et le dernier degré, divinité dont la contemplation en tant qu'idée nous donne aussitôt de la joie au lieu de la peine que nous avions. Tout l'art de vivre, c'est de ne nous servir des personnes qui nous font souffrir que comme d'un degré permettant d'accéder à sa forme divine et de peupler ainsi journellement notre vie de divinités.
Marcel Proust, Le temps retrouvé

On s'en fout

Obama ne verra pas Mandela.

jeudi 27 juin 2013

Le visible est le caché



Gilles Aillaud

Vivre en effet, c'est pour chaque animal traverser le visible en s'y cachant : des animaux, la plupart du temps, on ne voit qu'un sillage et l'espace de nos rencontres avec eux, lorsqu'ils sont sauvages, est toujours celui de la surprise et de la déception. Ils surgissent, ils sont dans l'ordre du surgi, mais rarement pour qu'à partir de là un déploiement soit rendu possible et s'enclenche. L'affect de la rencontre avec eux reste lié aux régimes de l'irruption, de suspens bref et de la fuite. Au caché, d'où ils viennent, ils retournent, et souvent le plus vite possible, avec une incroyable et élégante dextérité. Avant même que la chasse ne s'informe des modes infiniment variés et des vitesses de cette dissimulation, il semble que la véridicité du monde animal ait eu à s'établir, pour elle-même, sur ce fond glissant de fuites et de refuges : les territoires, qu'on peut définir comme des surfaces arpentées et, donc, comme des surfaces où chaque animal s'expose, peuvent en même temps être considérés comme des réseaux de cachettes et comme l'espace même de la dissimulation. Un territoire, c'est une aire où se poser, où chasser , où errer, où guetter – mais c'est aussi et peut-être premièrement une aire où l'on sait et où comment se cacher. C'est ce qui est si intensément et si scrupuleusement décrit dans Le terrier de Kafka. 
Ne plus avoir la possibilité de se cacher, être soumis sans rémission à un régime de visibilité intégrale, c'est à cela que le zoo condamne les animaux qui y sont enfermés. La cage est le contraire absolu du territoire non seulement parce qu'elle ne comporte aucune possibilité de fuite et d'évasion, mais d'abord parce qu'elle interdit le libre passage de la visibilité à l'invisibilité, qui est comme la respiration même du vivant.

Cette exposition des animaux, c'est ce que Gilles Aillaud, pendant des années, a peint sans relâche. Il ne dénonçait pas un enfermement, il observait comment, du sein de cet exil dans la visibilité (jamais dans l'exhibition – le zoo n'est tout de même pas un cirque), les animaux parvenaient malgré tout à se retirer pour donner consistance à leur singularité, dans une sorte d'innocence désespérée.  
Le parti pris des animaux, Jean-Christophe Bailly.

De tous nos animaux domestiqués, lequel a gardé cette liberté de se cacher et de réapparaître, sinon le chat ? Les autres sont soit tenus d'être toujours visibles, soit toujours visibles ou tenus de se montrer à volonté  – bêtes de somme, chiens à qui l'on enseigne d'accourir à tout appel – ou soit en cage (oiseaux, hamsters, poissons). Seul le chat garde cette liberté et cette volupté qu'il a de se dissimuler et de se rendre à nouveau visible quand ça lui chante.

Pas d'étiquettes sur le front des chevaux



Recourir à la force ? Il est Tout Puissant. À la justice ? Qui me fera comparaître ?
Suis-je juste, ma bouche me condamnera; Suis-je innocent, il me déclarera coupable.
Innocent ! Je le suis; mais je ne tiens pas à la vie, Je méprise mon existence.
Qu'importe après tout ? Car, j'ose le dire, Il détruit l'innocent comme le coupable.
Si du moins le fléau donnait soudain la mort !… Mais il se rit des épreuves de l'innocent.
La terre est livrée aux mains de l'impie; Il voile la face des juges. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc ?

Job, 9, 14-24.

'Suis-je innocent il me déclarera coupable' ; à cela fait écho Ibn Hazm quelques siècles plus tard, qui aurait dit
« Dieu ne serait pas même lié par sa propre parole et que rien ne l'obligerait à nous révéler la vérité. Si cela était sa volonté, l'homme devrait même pratiquer l'idolâtrie. » .

C'est la bonne vieille question de savoir si Dieu est limité par Sa propre perfection ou non. Peut-il être injuste, au moins en puissance, ou en est-il empêché par Sa propre justice ? Comme un char tiré aux 4 directions par des chevaux s'empêchant ainsi mutuellement d'avancer, Dieu offrirait ainsi une image de suprême impuissance : avoir tous les attributs, c'est n'en avoir aucun d'agissant.

À cela, l'Extrême Orient, et surtout le Yi King, offre une issue en insistant sur le fait que le mauvais (au sens du 'nuisible', 'plus bon à rien') c'est ce qui ne change pas, ne s'adapte pas à l'impermanence, reste fixe. Le mal, c'est ce qui n'est pas à sa place. Il n'y a pas de mauvais cheval, il y a celui qui est choisi à bon ou à mauvais escient dans une situation momentanée. Il n'y a pas d'étiquettes sur le front des chevaux (bien ou mal, vices et vertus), seulement l'opportunité ou l'inopportunité temporaires de la monture.

Singes

se souvient-on aussi que les autorités parisiennes firent effacer
   des inscriptions figurant sur l'obélisque de Louqsor
celle où l'on voyait un babouin qui bandait ?
Le parti pris des animaux, Jean-Christophe Bailly.


samedi 22 juin 2013

La Rabouilleuse ou un ménage de garçon

D'un point de vue technique c'est on ne peut plus mal foutu : des intrigues non pas à tiroirs mais qui se succèdent comme des wagons disparates accrochés négligemment les uns aux autres, comme si on quittait à chaque fois un roman pour un autre, une hésitation constante sur qui est, au final, le personnage principal, une fin expédiée vite fait et on ne peut plus bateau (le méchant qui meurt dans le désert sous les coups des Arabes, ça fait très comtesse de Ségur, en somme) : C'est invraisemblable, grandiloquent, larmoyant… et tout à fait captivant, comme un vrai bon roman-feuilleton.

« Demain, n'est-ce pas, à quatre heures? »


Samedi 17 janvier.—L'on ne se doute guère de l'héroïsme secret déployé par les suprêmes élégantes de Paris. Le besoin qu'elles ont d'être toujours en vue, sous peine d'oubli du public, leur fait traiter la maladie, la mort avec des dédains et des mépris sublimes de légèreté et de hauteur. Mme X… était, il y a huit jours, à la représentation de FORT-EN-GUEULE, et la salle, à la voir toute charmante et toute souriante, ne pensait guère, que lorsque les yeux de cette femme regardaient dans sa jumelle, ils ne voyaient pas ce qui se jouait sur la scène, mais qu'ils voyaient les affreux instruments d'acier, les bistouris impitoyables qui allaient la déchirer, le lendemain matin, et lui faire, pour la septième fois, l'opération des glandes cancéreuses. Remontée dans sa voiture, elle jetait à un ami: « Demain, n'est-ce pas, à quatre heures? » voulant que le lendemain ressemblât à ses autres jours de femme à la mode. 
Hier, l'opérée avait un érisypèle sur les deux bras, et l'on était dans la plus grande inquiétude.
Journal des Goncourt (Deuxième série, deuxième volume) Mémoires de la vie littéraire : Edmond de Goncourt.

La vie de Jésus



Un film captivant, très beau, mais merde, pourquoi c'est le seul beau gosse gentil et romantique qui morfle dans ce monde de tarés biologiques à qui il faut pardonner car ils ne savent pas ce qu'ils font ? Jésus, c'est Kader, en fait.


vendredi 21 juin 2013

Des trois sortes de plaisirs en cours :

Ce qui en ce moment me fait vraiment plaisir à vivre :

– Acheter de la musique.
– Poster de bons passages de livres sur ce blog, ou avoir ranimé ce blog, en général.
– Relire La Sagesse orientale.
– Trier mes livres, ce que je vends, ce que je garde et resserrer ainsi ma bibliothèque intérieure.

Ce qui cause un certain plaisir mêlé d'efforts ou de tension, parfois de quelque chose proche de la douleur, ou ce qui est fait avec un plaisir ténu qui n'est peut-être là que pour meubler les cases d'un calendrier d'Avent qui durerait une vie entière à devoir s'ennuyer, sinon ?

– Voir des films.
– Cuisiner.
– Lire de bons livres

Ce qui est pénible à commencer mais bienfaisant une fois entamé et qui satisfait une fois terminé :

Écrire la Rose.
– Le ménage hebdomadaire.
– Écrire dans Amêdî.

jeudi 20 juin 2013

Avant l'été

Ce matin, réveillée par la pluie, lourde. Tout est vert et gris sombre, comme dans Trois Saisons ou À la verticale de l'été. C'est en regardant des films vietnamiens que j'ai commencé à aimer la pluie.


mercredi 19 juin 2013

Bubble



Un film intriguant parce que à faux suspens, en fait. On attend un dénouement surprise, et finalement il n'y en a pas. Les crimes ne sont pas inattendus. Les crimes sont prosaïques, banals et sans ingéniosité.



On s'en fout

Au bac, les profs surnotent.

mardi 18 juin 2013

Pop Eye & Mr. Dickens


"I will be honest with you. I have no wisdom, none at all. The truest thing I can tell you is that whatever we have between us is all we've got. Oh, and of course Mr. Dickens." 
Who was Mr. Dickens ? And why, in a village population of less than sixty, had we not met him before ? Some of the older kids tried to pretend they knew who he was. One even said he was a friend of his uncle's, and encouraged by our interest went on to say he had met Mr. Dickens. His claim was soon exposed by our questions and he sloped off like a kicked dog. It turned out no one knew Mr. Dickens. 
"Tomorrow, I told my mum, "we meet Mr. Dickens." 
She stopped sweeping and thought. "That's a white man's name." She shook her head and spat out the door. "No. You heard wrong, Mathilda. Pop Eye is the last white man. There is no other." 
"Mr. Watts says there is." 
I had heard Mr. Watts speak. I had heard him say he would always be honest with kids. If he said we were to meet Mr. Dickens, then I felt sure that we would. I was looking forward to seeing another white man. It never occurred to me to ask where this Mr. Dickens had been hiding himself. But then I had no reason to doubt Mr. Watts' word.
My mum would have reconsidered overnight, because next morning when I ran off to school she called me back. 
"This Mr. Dickens, Mathilda – if you get the chance, why don't you ask him to fix our generator." 
Every other kids turned up to school with similar instructions. They were to ask Mr. Dickens for anti-malaria tablets, aspirin, generator fuel, beer, kerosene, wax candles. We sat at our desks with our shopping lists and waited for Mr. Watts to introduce Mr. Dickens.


***

"My father's family name being Pirrip, and my Christian name Philip, my infant tongue could make of both names nothing longer or more explicit than Pip. So I called myself Pip, and came to be called Pip." 
There had been no warning from Mr. Watts. He just began to read. My desk was in the second row from the back. Gilbert Masoi sat in front, and I couldn't see past his fat shoulders and big woolly head. So when I heard Mr Watts speak I thought he was talking about himself. That he was Pip. It was only as he began to walk between our desks that I saw the book in his hand. 
He kept reading and we kept listening. It was some time before he stopped, but when he looked up we sat stunned by the silence. The flow of words had ended. Slowly we stirred back into our bodies and our lives. 
Mr. Watts closed the book and held the paperback up in one hand, like a church minister. We saw him smile from one corner of the room to the other. "That was chapter one of Great Expectations, which, incidentally, is the greatest novel by the greatest English writer of the nineteenth century, Charles Dickens." 
Now we felt silly as bats for thinking we were going to be introduced to someone by the name of Mr. Dickens. Perhaps Mr. Watts had an idea of what was going on in our heads, though. "When you read the work of a great writer," he told us, "you are making the acquaintance of that person. So you can say you have met Mr. Dickens on the page, so to speak. But you don't know him yet."

Mister Pip, Lloyd Jones.  

On s'en fout

La ménopause, c'est la faute des hommes.

dimanche 16 juin 2013

Everything Is Illuminated





Beaucoup aimé. Des personnages et une histoire qui me font penser à Marooned in Iraq, de Bahman Ghobadi. Téléchargé le livre, du coup. Jonathan Safran Foer est terriblement chiant dans Eating Animals dont je m'inflige la lecture en ce moment, et qui vérifie la règle selon laquelle tous les végétarien prêcheurs et prosélytes sont mortels d'ennui. J'avais bien aimé Incredibly Loud And Extremely Close, pourtant.


Lu les premières pages qui commence avec la voix d'Alex et c'est très bon, tonique et drôle, comme le film. Bref, il vaut mieux pour Jonathan Safran Foer de s'abstenir de parler nourriture.



samedi 15 juin 2013

Si vous aviez le choix de dîner avec trois personnes, mortes ou vivantes, quelles seraient-elles ?



Cette question tirée d'une page web débile sur 'comment en savoir un max sur quelqu'un au premier rendez-vous (genre Meetic). J'imagine la tête d'Anadema avec mes réponses, tiens…

Le premier qui m'est venu à l'esprit, c'est évidemment Sohrawardî : d'abord pour savoir à quoi il ressemble (et comparer avec l'image que j'en donne dans La Rose de Djam) ; le voir en chair et en os. Quant aux questions que je pourrais lui poser, je crois que je serais surtout pétrifiée de… non pas de timidité, mais écrasée par le sentiment de ma nullité intellectuelle, de mon insignifiance. Je crois que j'ouvrirais à peine la bouche ! Juste l'écouter. Un cours magistral, en somme.

Du coup, en second convive, je voyais bien Mollah Sadra. Ce serait fabuleux d'assister à leurs débats, discussions, chipotage de lumières archangéliques et comment je te coupe l'étant - existant en 4 ou 8… Là encore, c'est sûr, je la fermerais comme un cancre ébloui et bouche-bée. 

Je crois que j'enregistrerais tout de tous mes yeux-oreilles (voire narines) grands ouverts, mais le bec fermé par la contemplation, me sentant à peine exister… comme devant un paysage exceptionnel, un concert inouï.

Mais le troisième, je pense que je ce serait le Christ et que je l'inviterais à part des autres. Déjà parce que je ne pense pas que les discussions philosophies et gnostiques des deux autres intellos le passionneraient tant que ça. Et puis à lui, j'aurais sûrement des questions à poser, des demandes de clarifications, vérifier certains propos, voire protester sur des points litigieux… Voir aussi à quoi il ressemblait, bien sûr, et ce n'est pas futile, de savoir quel corps il avait et comment il était dans son corps (et puis prendre des notes et écrire un évangile de plus et voilà le best-seller de la décennie, nan, je blague…). Bon, sûrement, je penserais aussi à la fermer et à écouter un peu, quand même, mais l'amusant est que je ne serais pas si impressionnée que ça. Plutôt comme devant un familier, ou au moins un maître avec qui j'aurais correspondu longtemps, par mails ou courrier, et que je rencontrerais enfin, dans un sentiment d'inconnu-connu qu'on a aussi quand on rencontre enfin quelqu'un hors du web. Je serais beaucoup moins impressionnée ou complexée parce qu'après tout il a passé sa vie à expliquer des choses simples à des gens qui n'étaient pas vraiment des flèches, alors ça irait…

En fait, je crois que je serais beaucoup moins intimidée d'avoir Dieu en personne à dîner, que Sohrawardî ! Murîd branque…


Willem Isaacsz. van Swanenburch
1611, gravure
Metropolitan Museum of Art

Home



Film très chouette, dont tous les personnages sont attachants, barrés et sympathiques. Ça pourrait mal finir, mais même pas. Les seuls sinistres sinistrés sont les usagers de l'autoroute, à peine humains. Somptueux Wild is the Wind de Nina Simone à la fin.







mercredi 12 juin 2013

lundi 10 juin 2013

Tokyo Park




Film très doux, très poétique. Avec cette grâce délicate et, en même temps, naturelle, de ne pas séparer vivants et morts, qui est bien un don de l'Extrême-Orient. En Occident, un fantôme serait soit 'fantastique' et donc effrayant, soit mièvre et ridicule, comme dans Ghost, avec en plus ces histoires de Jugement dernier et toute cette vulgarité… De Shinji Aoyama, j'avais aussi beaucoup aimé EurêkaIl y a une façon toute japonaise que j'adore, de parler d'amour et de mort. Ils y vont à fond dans les sentiments et pourtant c'est retenu comme une corde d'arc.




mardi 4 juin 2013

On s'en fout

Le sexe des Américaines donne le cancer.

La Révolution a laissé en France beaucoup de religion, mais peu de bienveillance pour ses ministres; et, dès qu'un ecclésiastique veut ajouter l'influence politique à l'influence religieuse, il perd toute considération. On ne le tolère qu'à l'église ou au lit du pauvre; mais, là, on le respecte et le révère. Je ne sais si c'est mieux ou plus mal, mais c'est ainsi que la Révolution nous a faits.
Récits d'une tante (Vol. 3 de 4). Mémoires de la Comtesse de Boigne, née d'Osmond.

lundi 3 juin 2013

Seeking A Friend For The End Of The World





Comédie gentillette, qui fonctionne avec le duo banal 'la fofolle et le lugubre' (plus drôle dans L'Impossible Monsieur Bébé). Gentillet et pas désagréable, mais le film donne l'impression que toutes ses scènes ont été pompées dans d'autres films et mises bout à bout. Ce n'est pas un film à citations, on dirait plutôt un patchwork de copier-coller-remonter. Steve Carell est pas mal, mais il était mieux dans Little Miss Sunshine. Keira Knightley en fait des tonnes dans la grimace (c'est même son unique jeu, à part relever sa mèche).



vendredi 31 mai 2013


"Tant il est peu de réussites faciles, et d’échecs définitifs."

Marcel Proust,Le temps retrouvé.
Mardi 26 mars.—Hugo disait, ces jours-ci, à Burty: « Parler, c'est un effort pour moi, un discours, ça me fatigue comme de faire l'amour trois fois! » Et après un moment de réflexion: « Quatre même! »
Journal des Goncourt, Mémoires de la vie littéraire, (Deuxième série, deuxième volume).

On s'en fout

Le café fait grossir.

lundi 27 mai 2013


We had grown up believing white to be the color of all the important things, like ice cream, aspirin, ribbon, the moon, the stars. White stars and a full moon were more important when my grandfather grew up than they are now that we have generators.

When our ancestors saw the first white they thought they were looking at ghosts or maybe some people who had just fallen into bad luck. Dogs sat on their tails and opened their jaws to await the spectacle. The dogs thought they were in for a treat. Maybe these white people could jump backwards or somersault over trees. Maybe they had some spare food. Dogs always hope for that.
Mister Pip, Lloyd Jones. 

On s'en fout

Christine Boutin est envahie par les gays.

"Comme ce qu'elle a toujours aimé le mieux c'est l'argent, elle suppose que Dieu partage ce goût. Lorsqu'elle souhaite quelque chose, elle s'en va au pied des autels et promet au bon Dieu une somme plus ou moins forte selon l'importance de l'objet. Si son vœu est exaucé, elle paie consciencieusement; mais aussi elle ne donne rien lorsqu'elle n'a pas réussi."
Récits d'une tante (Vol. 3 de 4) Mémoires de la Comtesse de Boigne, née d'Osmond by Louise-Eléonore-Charlotte-Adélaide d'Osmond Boigne

dimanche 26 mai 2013

Blow-up



Film dont je vois bien qu'il est très bon, mais quand même, je m'ennuyais. En même temps, c'est normal, c'est le thème visiblement, le creux, le vide. Pu regarder jusqu'au bout parce que c'est bien, mais c'est le genre de film qu'on est content d'avoir vu (et surtout quand c'est enfin terminé).



   


samedi 25 mai 2013

On s'en fout

Nous mangerons tous des insectes en 2050.

La Traversée



Un film super bien foutu, pas mal du tout. Une intrigue bien agencée, dénouement surprenant, du bon travail, vraiment.



mardi 21 mai 2013

Au-delà des collines



Remarquable la façon dont le cinéaste a filmé la communauté, le prêtre, les sœurs, la police, l'hôpital. Il n'y a pas de vrais méchants, juste des gens dépassés, stupides ou bornés, finalement assez bons et bêtes (la douceur de la langue roumaine, tous semblent susurrer, chuchoter, sauf Alina, le seul cri).

Finalement, la seule personne antipathique, dans l'histoire, celle qui m'a donnée des envies de gifle tout le long, c'est Hristina, tout en pleurnicheries et bons sentiments, peut-être la seule vraie coupable, au fond, celle qui ne choisit pas qui supplie les uns et les autres et par qui tout arrive, la chiffe molle, qui n'est vraiment loyale à personne, jusqu'au bout. La tiédeur (que Dieu vomit, paraît-il).


lundi 20 mai 2013


'De l’état d’âme qui, cette lointaine année-là, n’avait été pour moi qu’une longue torture rien ne subsistait. Car il y a dans ce monde où tout s’use, où tout périt, une chose qui tombe en ruines, qui se détruit encore plus complètement, en laissant encore moins de vestiges que la Beauté : c’est le Chagrin.'
Marcel Proust,Albertine disparue.

"Car lire en mangeant fut toujours ma fantaisie, au défaut d’un tête-à-tête. C’est le supplément de la société qui me manque. Je dévore alternativement une page et un morceau : c’est comme si mon livre dînait avec moi."
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions

On s'en fout

Jean-Luc Mélanchon ne respecte même pas le cul de Marine.

vendredi 17 mai 2013

On s'en fout

Vos sacs à main sont sales.

Pop Eye


Pop Eye wore the same white linen suit every day. His trousers snagged on his bony knees in the sloppy heat. Some days he wore a clown’s nose. His nose was already big. He didn’t need that red lightbulb. But for reasons we couldn’t think of he wore the red nose on certain days—which may have meant something to him. We never saw him smile. And on those days he wore the clown’s nose you found yourself looking away because you never saw such sadness.
Mister Pip, Lloyd Jones. 

jeudi 16 mai 2013

D’ailleurs le colonel se regardait comme persécuté. L’effet de cette opinion est de rendre les gens sans intelligence persécuteurs et intolérants.
Un ménage de garçon, H. de Balzac.

On s'en fout

Cette fois, Depardieu part vraiment en Mordovie.

jeudi 9 mai 2013

La Tisseuse


Mélo assez ennuyeux, qui se traîne platement. Yu Nan, comme Gong Li dans Épouses et concubines, est une victime qui n'arrive pas à émouvoir, plus agaçante que touchante, probablement à cause de ce jeu mi puéril mi pleurnichard, dans la bouderie plus que dans le pathétique.


lundi 6 mai 2013

dimanche 5 mai 2013



Et sans doute il eût dû savoir, lui qui avait déjà tant vécu, que ces tableaux qu’on se fait ne se réalisent jamais pour différentes raisons. Parmi celles-là il en est une qui fit qu’il pensa peu à regretter cette présentation. Cette raison est que, quelle que soit l’image, depuis la truite à manger au coucher du soleil qui décide un homme sédentaire à prendre le train, jusqu’au désir de pouvoir étonner un soir une orgueilleuse caissière en s’arrêtant devant elle en somptueux équipage, qui décide un homme sans scrupules à commettre un assassinat ou à souhaiter la mort et l’héritage des siens, selon qu’il est plus brave ou plus paresseux, qu’il va plus loin dans la suite de ses idées ou reste à en caresser le premier chaînon, l’acte qui est destiné à nous permettre d’atteindre l’image, que cet acte soit le voyage, le mariage, le crime, ... cet acte nous modifie assez profondément pour que nous n’attachions plus d’importance à la raison qui nous a fait l’accomplir. Il se peut même que ne vienne plus une seule fois à son esprit l’image que se formait celui qui n’était pas encore un voyageur, ou un mari, ou un criminel, ou un isolé (qui s’est mis au travail pour la gloire et s’est du même coup détaché du désir de la gloire). D’ailleurs, missions-nous de l’obstination à ne pas avoir voulu agir en vain, il est probable que l’effet de soleil ne se retrouverait pas ; qu’ayant froid à ce moment-là, nous souhaiterions un potage au coin du feu et non une truite en plein air ; que notre équipage laisserait indifférente la caissière qui peut-être avait, pour des raisons tout autres, une grande considération pour nous et dont cette brusque richesse exciterait la méfiance. Bref nous avons vu Swann marié attacher surtout de l’importance aux relations de sa femme et de sa fille avec Mme Bontemps.
Albertine disparue

On s'en fout

Aymeri de Montesquiou-Fezensac s'appelle aussi d'Artagnan.

Un poison violent




À la fois une défense et réhabilitation de l'amour charnel (l'horrible sermon paulinien de l'évêque !), mais aussi un film sensuel, avec un érotisme à la fois puissant et léger, cent fois plus troublant que les grandes scènes de gymnastique torrides que l'on voit souvent. 



dimanche 28 avril 2013

On s'en fout

À Paris, il arrive que les bébés finissent à la fourrière.

le dernier voyage de Tanya



Un film marrant, attachant, qui donne envie de lire sur le peuple meria, de se documenter comme Borgès adorait le faire sur des peuples plus ou moins réels. Tlön Uqbar orbis Tertius. C'est un peu ce que fait Ayst dans l'histoire. Finalement c'est un film très borgésien.



samedi 27 avril 2013

On s'en fout

Les asexuels n'aiment pas le sexe.

Katalin Varga



Un film de vengeance, d'honneur, de souffrance et de haine, dont le monde fait un peu penser à celui d'Ismaïl Kadaré, et, comme lui, raconté de façon si poétique, si sobrement, aussi, comme un conte ou une complainte épique, que cette histoire de sang et de sperme est sans violence, elle est naturelle, c'est une histoire de plus qui commence et finit dans la forêt.


mardi 23 avril 2013

Dervishes in Missouri

What I wanted to see was a dervish, because I was interested in dervishes on accounts of the one that played the trick on the camel-driver. So we found a lot in a kind of a church, and they called themselves Whirling Dervishes; and they did whirl, too. I never see anything like it. They had tall sugar-loaf hats on, and linen petticoats; and they spun and spun and spun, round and round like tops, and the petticoats stood out on a slant, and it was the prettiest thing I ever see, and made me drunk to look at it. They was all Moslems, Tom said, and when I asked him what a Moslem was, he said it was a person that wasn't a Presbyterian. So there is plenty of them in Missouri, though I didn't know it before.

jeudi 18 avril 2013

L'enfance d'Ivan





Depuis le temps que je voulais voir un film de Tarkovski, et surtout celui-là ! Il y a des désirs, comme ça, de découvrir un livre ou un film, qui peuvent me durer des années, des décennies, sans que je me presse, attendant que cela vienne de soi. Comme se dire qu'un jour, peut-être, on visitera tel ou tel pays, peut-être, il faudra bien…

Donc film très poétique, très doux, avec un côté très Signe de Piste, par moment, dans les relations qu'ont entre eux les personnages, ou l'esthétique des scènes, dont Joubert aurait pu dessiner certaines.

mercredi 17 avril 2013

Il faut qu'une fenêtre soit ouverte ou fermée


Edward Hopper,
Columbus Museum of Art

Envie de 'vacances' : c'est-à-dire, pas de voyager, de rester chez moi, c'est-à-dire en exil, quasi-recluse, à lire ou songer, comme en retraite. Mais l'été qui vient me fait toujours ça. Parce que j'ai toujours l'impression que quelque chose va commencer en été, une histoire, une aventure, une tragédie. Ce n'est pas un hasard si La Rose de Djam commence en juin. C'est sans doute pour cela que j'aime autant la littérature sudiste. Une tragédie dans le froid, ça ne la fait pas, pour moi. Je n'imagine pas The Heart is a Lonely Hunter en hiver, et que dire du film In the Heat of the Night ? Rien ne se serait passé si les fenêtres avaient été fermées : Mick ne pourrait écouter la musique par la radio des voisins et Sam n'aurait pas fait un détour pour mater Delores.

c'est dans les occasions où tout est à craindre qu'il ne faut rien craindre

Quelque critiques que puissent être la situation et les circonstances où vous vous trouvez, ne désespérez de rien ; c'est dans les occasions où tout est à craindre qu'il ne faut rien craindre ; c'est lorsqu'on est environné de tous les dangers qu'il n'en faut redouter aucun ; c'est lorsqu'on est sans aucune ressource qu'il faut compter sur toutes ; c'est lorsqu'on est surpris qu'il faut surprendre l'ennemi lui-même.
Sun Tzu : L'art de la guerre – Les treize articles. 

dimanche 14 avril 2013

Alois Nebel



Enquête dans la mémoire moins captivante que dans Valse avec Bachir, mais par contre, de superbes trouvailles graphiques, un plus grand talent dans l'animation, certains plans comme de beaux tableaux. Le son très bien aussi. Et une plus grande fluidité dans l'animation.


samedi 13 avril 2013

Paranormal Activity


Pas mal, pas terrifiant non plus, d'ailleurs, souvent drôle, mais je n'ai jamais aimé les histoires de démons ; si les vampires me font bailler, les démoneries me mettent mal à l'aise, comme quelque chose de souillé, à éviter, comme on peut choper une vilaine maladie en traînant dans des endroits sales.

Pas ennuyeux du tout, mais la fin un peu décevante, un peu plate et finalement, quand il n'y a plus d'énigme, c'est moins intéressant. 

jeudi 11 avril 2013

Sur la surface de la terre tous les lieux ne sont pas équivalents

Sun Tzu dit : Sur la surface de la terre tous les lieux ne sont pas équivalents ; il y en a que vous devez fuir, et d'autres qui doivent être l'objet de vos recherches ; tous doivent vous être parfaitement connus.


mercredi 10 avril 2013

Le curé de Tours


ill. Henry Monnier

'Être le pensionnaire de mademoiselle Gamard et devenir chanoine, furent les deux grandes affaires de sa vie ; et peut-être résument-elles exactement l’ambition d’un prêtre, qui, se considérant comme en voyage vers l’éternité, ne peut souhaiter en ce monde qu’un bon gîte, une bonne table, des vêtements propres, des souliers à agrafes d’argent, choses suffisantes pour les besoins de la bête, et un canonicat pour satisfaire l’amour-propre, ce sentiment indicible qui nous suivra, dit-on, jusqu’auprès de Dieu, puisqu’il y a des grades parmi les saints.'
Le Curé de Tours

dimanche 7 avril 2013


J'aime mieux ce que dit Fabrice Midal de la méditation : pas quelque chose de confortable, comme un combat, parfois, un face à face avec ses démons, bien plus que la soupe rosâtre et apaisante du 'méditer pour se sentir bien dans la lumière et dans l'amour gna gna gna'. Au moins, Midal est comme Churchill, plus honnête, il promet du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. Un côté sheikh des Quarante, en cela.

Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.