"Mais que voit-on dès lors, derrière cet être en allé en verbes et confondu au vivant, au ruissellement de l'existence ? On voit des façons d'être, des façons d'habiter le monde en y passant, on voit et on entend une profusion, celle-là même qui était venue plus tôt, tel un buissonnement de verbes libérés comme des insectes tournoyant dans le soir et cette fois on y est : auprès d'eux, les insectes et les autres, dans leur rumeur, dans la chorégraphie aléatoire des apparitions et des disparitions, soit tout ce système de cachettes, de fuites et d'issues dérobées que les animaux de toute taille ont à réinventer chaque jour, système que nous ne connaissons que de façon discontinue par cette bande-son qui est son signalement le plus fréquent et que notre voix ou le bruit de nos pas suffisent à interrompre : aussi fondamentale que peut l'être la rencontre furtive avec un animal dont nous croisons un instant le regard est cette autre expérience, peut-être encore plus familière : celle que nous faisons de ce silence qui vient soudainement aussitôt que notre présence a été repérée, celle qui nous fait tomber d'un coup dans ce silence où nous comprenons que nous sommes écoutés et que nous nous mettons à écouter à notre tour."Jean-Christophe Bailly,Le parti pris des animaux.
vendredi 5 juillet 2013
Apparition disparaissante
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