mardi 30 octobre 2007
Un hasard qui ne doit pas être
De la muflerie des éloges
Mawlana ne parle pas
jeudi 25 octobre 2007
Les bonnes manières des fityan
mercredi 24 octobre 2007
Des différentes sortes de mendiants
"M.kh.trânî : ce mot désigne l'homme qui se présente dans des vêtements d'ascète et vous fait croire que Bâbek lui a coupé la langue à la base parce qu'il était muezzin dans son pays. Il ouvre la bouche comme pour bâiller et onne lui voit absolument pas de langue, alors qu'en réalité la sienne est aussi grosse que celle d'un boeuf. Je m'y suis moi-même laissé prendre. Le m.kh.t.rânî doit avoir un comparse qui parle pour lui ou bien une planchette ou du papier pour écrire ce qu'il a à dire.
Kâghânî : celui qui fait semblant d'être possédé ou épileptique. Il écume au point qu'on le croit irrémédiablement possédé, tellement la crise simulée est aiguë, et qu'on s'étonne de le voir en vie avec une telle infirmité.
Bânwân : celui qui s'arrête devant la porte, tire le verrou et crie : "Bânwâ", ce qui signifie : "Seigneur".
Qarasî : celui qui entoure sa jambe ou son bras d'un bandeau qu'il serre fortement et garde pendant toute une nuit. Lorsque le membre est enflé et que le sang ne circule plus, il le frotte avec du savon et du sang-de-dragon, y fait couler quelques gouttes de beurre et l'entoure d'un bandeau qui en laisse une partie visible. En voyant cela, on ne peut douter que ce ne soit la gangrène ou quelque maladie infectieuse analogue.
Musha'ib : celui qui traite un enfant, à sa naissance, pour le rendre aveugle, lui dessécher ou lui atrophier un membre, afin que ses parents puissent l'utiliser pour mendier. Et parfois même, ce sont les parents eux-mêmes qui conduisent l'enfant au musha'ib ; il lui donnent, pour cette opération, une somme importante parce qu'alors l'enfant devient un capital productif. Ils l'exploitent eux-mêmes ou le louent pour un prix déterminé ; parfois, ils louent leurs enfants, moyennant une somme élevée, à des gens qui se rendent en Afrique du nord et le font mendier tout le long du chemin. S'ils sont dignes de confiance, on leur accorde crédit ; sinon, ils doivent fournir un garant qui réponde des enfants et du prix de la location.
F.l.w.r : celui qui fait subir un traitement à ses testicules pour donner à croire qu'il a une hernie. Parfois, il simule un cancer, un ulcère ou une tumeur aux mêmes organes ou encore à l'anus, en y introduisant un morceau de larynx avec du poumon. D'autres fois, c'est une femme qui simule ces affections au vagin.
Kâghân : le jeune éphèbe qui mendie quand il se prostitue ; il est doué de quelque beauté et capable de remplir les deux fonctions.
'Awwâ : celui qui mendie entre le coucher du soleil et la Prière du soir. Parfois, il chante, s'il a une voix agréable.
Istîl : celui qui se fait passer pour aveugle. Il peut quand il le veut, montrer qu'il a les yeux crevés ou plein d 'eau ou qu'il ne peut y voir parce que l'ophtalmie ou le rîkh as-sabal lui a fait perdre la vue.
Mazîdî : celui qui circule avec quelque menue pièce de monnaie et dit : "J'ai réuni cet argent pour acheter un vêtement (qatîfa) ; ajoutez votre obole, s'il vous plaît". Parfois, il s'encombre d'un enfant trouvé. D'autres fois encore, il demande un linceul.
Musta'rid : celui qui vous accoste. Il a une belle apparence et des vêtements décents. Il semble mourir de honte et craindre d'être aperçu par une de ses connaissances. Il vous aborde ensuite carrément et vous parle mystérieusement.
Muqaddis : celui qui s'occupe d'un mort et fait une collecte pour l'achat d'un linceul. Sur le chemin de la Mekke, il se tient près du cadavre d'un âne ou d'un chameau et prétend que l'animal lui appartient et qu'il ne peut pas continuer sa route. Il connaît les divers dialectes du Khurâsân, du Yémen et de l'Afrique du nord et s'est informé des villes, des routes et des habitants de ces pays. Il peut ainsi, quand il le désire, se faire passer pour originaire d'Ifrîqiya, de Farghana ou de l'un quelconque des districts du Yémen.
Mukaddî : mendiant importun."
Et Djâhiz conclut : "Nous n'avons expliqué ici que les mots cités par Khalawaih. Il y a infiniment plus d'espèces de mendiants, mais nous ne devons pas nous éloigner davantage de notre sujet."
Le livre des avares, Jâhiz, trad. Charles Pellat.
De la mort
Sévigné.
lundi 22 octobre 2007
Le Patient anglais
samedi 20 octobre 2007
Embarras de carrosses
Lettres de Mme de Sévigné.
"étonnez-vous de me trouver tel que je suis !"
vendredi 19 octobre 2007
De l'honnête et du galant homme
"Je me suis mis dans la tête d'avoir des idées fixes et claires d'un grand nombre de choses dont on parle sans les entendre. Je ne puis plus souffrir qu'on dise qu'un tel est honnête homme, et que l'un conçoive sous ce terme une chose, et l'autre une autre. Je veux qu'on ait une idée particulière de ce qu'on nomme le galant homme, l'homme de bien, l'homme d'honneur, l'honnête homme, qu'on sache ce que c'est que le goût, le bon sens, le jugement, le discernement, l'esprit, la raison, la délicatesse, l'honnêteté, la politesse, la civilité. Or de la façon que vous vous y prenez, Monsieur, vous êtes mon homme, et Mme de Coligny celle qu'il me faut."
Réponse de Bussy-Rabutin, le 6 mars 1679 :
"Honnête homme est un homme poli et qui sait vivre. Homme de bien regarde la religion. Galant homme est une qualité partculière qui regarde la franchise et la générosité. Homme d'honneur est un homme de parole et cela regarde la probité. Brave homme, dont vous ne me parlez pas, ne regarde que le courage. Le goût dans sa signification naturelle est, comme tout le monde sait, un des cinq sens de nature ; dans le figuré, il veut dire l'estime des bonnes choses. Le discernement, c'est le bien juger du mérite des gens et des ouvrages. La délicatesse se définit assez par elle-même. Cependant, si l'on veut faire une paraphrase pour la mieux faire entendre, c'est une finesse dans l'esprit ; Mme de Coligny y ajoute une justesse. Voilà, Monsieur, à mon avis, le bon usage."
Lettres de Mme de Sévigné.
jeudi 18 octobre 2007
"nous sommes gens heureux et demi-dieux"
Vient ensuite Retz qui n'apparaît pourtant que mentionné, de temps à autre, dans la Correspondance, volontiers mouché par le comte, d'ailleurs, alors que la marquise le dit "le plus généreux et le plus noble de tous les hommes"... Comme je n'ai pas lu ses Mémoires, je suppose que cette affection vient de ce qu'il est aussi un de mes préférés dans Louis, enfant-roi de Planchon.
mardi 16 octobre 2007
De la tendresse noyée dans l'orgueil
Madame de Sévigné, Correspondance.
lundi 15 octobre 2007
vendredi 12 octobre 2007
La forme du monde
Ni sot, ni femme, ni enfant
mercredi 10 octobre 2007
Ce qui retarde l'étude de la métaphysique
Moïse Maïmonide, Le Guide des égarés, suivi du : Traité des huit chapitres, I, 34, trad. Salomon Munk.
samedi 6 octobre 2007
Dire du mal de Dieu, c'est lâche
"Il y a quelques années, je causais avec un communiste qui m'apprenait non sans fierté qu'une chaire d'athéisme avait été instituée dans je ne sais quelle université. Il m'était un peu nouveau de voir l'athéisme élevé à la dignité d'une science, mais puisque la théologie fut pendant des siècles la science par excellence, pourquoi pas ? Je répondis à mon propagandiste que, sans vouloir porter atteinte à la majesté des sciences en général et à l'athéisme en particulier, j'estimais qu'il fallait largement autant de foi, peut-être plus, pour être athée que pour professer une religion quelconque. De toute façon, dire du mal de Dieu est à mon avis lâche et inélégant. Il ne peut pas ou ne veut pas se défendre. Si l'on veut absolument faire preuve de témérité, qu'on s'en prenne au Diable. Il a bec et ongles."
Et peu après suit un développement assez pertinent sur la bêtise, dont j'extrais le meilleur passage :
"La bêtise n'est pas la carence d'une faculté quelconque, c'est une qualité sui generis, indépendante, superbe, agissante, désireuse de s'affirmer au grand jour et d'exercer une influence. Si la bêtise était passive, comme onle croit trop souvent, elle essaierait de se dissimuler, elle se ferait petite et modeste, en un mot, elle ne serait pas si bête que ça. L'intelligence, c'est la faculté de comprendre, d'éclaircir ce qui est confus et obscur, de percevoir les distinctions subtiles et les analogies cachées. La bêtise n'est pas à ses antipodes, elle peut fort bien s'allier avec un degré d'intelligence honorable, avec la roublardise, par exemple ; elle n'en est alors que plus puissante et plus dangereuse. L'homme n'est pas bête parce qu'il ne comprend pas, mais parce qu'il comprend de travers. Celui qui ne comprend pas est honteux de son incapacité, il tentera peut-être de voiler son ignorance et il se taira pour ne pas la rendre trop manifeste. Mais celui qui a compris faux n'en est pas pour cela moins satisfait de lui-même, et pour peu que le doute ne l'étouffe pas, le voilà bientôt plus fier de son erreur que l'homme intelligent ne l'est de sa compréhension des choses. Car l'erreur a ceci d'attirant qu'elle nous est plus personnelle, qu'elle nous appartient plus en propre que la vérité, laquelle, universelle par nature, ne saurait faire l'objet d'une appropriation avantageuse.
Nous touchons ici du doigt le noeud de la question. L'homme bête, n'est pas tel par manque d'intelligence mais bien par égoïsme. Enveloppé dans sa propre personne comme dans une cquille, il rapporte tout à soi et jauge à sa seule mesure les personnes et les choses. Ceux qui lui ressemblent ne s'intéressent qu'à ce qui risque de se rapporter à eux : les faits et gestes de leurs voisins, de leurs camarades de travail, de leurs rivaux sur le terrain de jeu de leur existence immédiate. Leur conversation, quelque lustre qu'elle se donne à l'occasion, reste une forme de commérage. Cette incapacité de faire abstration de soi, de comprendre l'Autre, d'apprécier et d'aimer en autrui ce qui est différent, est précisément la marque de la Bête - et qu'on sait les dégâts qu'elle a faits ne serait-ce qu'en notre siècle. L'homme bête, surtout s'il est malin, et mieux encore s'il se donne les moyens de la force, désigne son nombril ou son idée fixe comme le centre du monde, et sa conviction ne manque jamais de susciter l'adhésion de ceux qui peuvent trouver leur compte à partager sa façon de voir. Persuadé que son esprit embrasse l'Univers, et que ce qu'il ne comprend pas ne vaut guère la peine d'être compris, il en vient vite à se convaincre que ses qualités sont les vertus humaines par excellence, tandis que celles qui lui font défaut ne sont pas loin d'être des tares - qu'il se chargera bien d'éradiquer chez autrui si on lui prête quelques armes. Quêtant un supplément d'admiration parmi ceux qu'il appelle à le suivre dans ses vues sans ménager leurs applaudissements, il s'admire au fond assez lui-même pour remercier Dieu, comme le Pharisien, de l'avoir fait tel qu'il est."
Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.
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