Dans Le Patient anglais, qui est un bon mélo d'aventure, avec toutes les intrigues convenues dans ce genre - amour adultérin, ami d'enfance ayant vocation à devenir mari cocu, beau ténébreux arrogant finissant en amant dévasté, archéologies, découvertes, espionnages, traitrise, etc., mais tout cela bien balancé - il y a une autre intrigue amoureuse qui vient en contrepoint de tout, qui est un pur moment de grâce, tellement elle inverse toutes les conventions du genre, avec l'héroïne blanche s'éprenant de l'indigène qui normalement ne devrait être là qu'en faire-valoir. Et plus que cela, entre Kip et Hana, c'est tout le jeu masculin-féminin que l'on tourne autrement, par jeu : La longue chevelure impossible à démêler et à laver appartient au sikh et c'est sa future dulcinée, aux cheveux courts) qui le tire d'affaire avec un shampoing de fortune (que l'on se souvienne de la scène des Mines du roi Salomon avec Stewart Granger s'époumonant (trois fois) au-dessus du torrent : "Mais qu'avez-vous fait de vos cheveux ?" comme si le spectateur pouvait avoir un doute jusqu'à ce Deborrah Kerr s'époumone (trois fois) à répondre : "Je les ai coupéés !!!) ; c'est le sikh qui fait découvrir à Hana les peintures de l'église florentine dans un ballet enchanté ; c'est Kip qui attend tous les soirs la venue de Hana, voulant être trouvé plus que chercher ; et pour finir, l'inversion est parachevé quand c'est Kip qui cette fois-ci perd l'officier qu'il aimait et non plus Hana qui semble lui avoir transmis sa "malédiction". Par ailleurs, autre inversion du genre, c'est, cette fois-ci le blanc qui meurt, alors que Kip avait tout du native partner qui meurt avant la fin du film...
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