"La santé, ce sont les provisions du voyage, la maladie, la route."
" La santé n'est plus l'être, et par conséquent quelque chose de très lointain de la maladie, son contraire. Le lien qui unit la réalité et la représentation est rompu. La santé est un stock d'informations soumis aux fluctuations de l'échange, c'est-à-dire de la rareté et de l'abondance. Râzî installe la maladie dans la santé, de même qu'autrefois, scandalisant Protagoras, Démocrite a placé le vide dans la pensée. Les provisions d'attente existent en nombre infini, pour répondre aux infinités de la vie organique en transformation. Dans la santé, on tient compte de l'épuisement progressif des potentialités de vie, mais aussi des vertus plastiques et réparatrices de la Nature. Si la maladie est la route, la route en l'occurence est le désert, un chemin rude dans la solitude où la souffrance est double : faim et soif, solide et liquide manquant dans les dunes de la mort. La maladie est essentiellement distance. Distance entre l'organe et sa fonction, distance entre la douleur et sa disparition, distance entre le malade et son propre corps. Bref, elle est un exil : le malade est loin de ses organes, il est distancié par eux s'il arrive que la dépense excède la restitution du stock."
El-Arbi Moubachir, Préliminaires au Le guide du médecin nomade, Abû Bakr Muhammad ibn Zakarya al-Râzî.
" La santé n'est plus l'être, et par conséquent quelque chose de très lointain de la maladie, son contraire. Le lien qui unit la réalité et la représentation est rompu. La santé est un stock d'informations soumis aux fluctuations de l'échange, c'est-à-dire de la rareté et de l'abondance. Râzî installe la maladie dans la santé, de même qu'autrefois, scandalisant Protagoras, Démocrite a placé le vide dans la pensée. Les provisions d'attente existent en nombre infini, pour répondre aux infinités de la vie organique en transformation. Dans la santé, on tient compte de l'épuisement progressif des potentialités de vie, mais aussi des vertus plastiques et réparatrices de la Nature. Si la maladie est la route, la route en l'occurence est le désert, un chemin rude dans la solitude où la souffrance est double : faim et soif, solide et liquide manquant dans les dunes de la mort. La maladie est essentiellement distance. Distance entre l'organe et sa fonction, distance entre la douleur et sa disparition, distance entre le malade et son propre corps. Bref, elle est un exil : le malade est loin de ses organes, il est distancié par eux s'il arrive que la dépense excède la restitution du stock."
El-Arbi Moubachir, Préliminaires au Le guide du médecin nomade, Abû Bakr Muhammad ibn Zakarya al-Râzî.