Différence saisissante d'esprit entre la vie de Bichr le "va-nu-pieds" et celle de Dzoû'l Noûn. C'est que Bichr était plus adpete de la Sunna et des hadith et de la droite voie réglementaire que soufi... D'ailleurs je me demande si Dermenghem, comme 'Attar dans son Mémorial des Saints, ne confonds pas en un seul genre, dévots et soufis. Ou plutôt si les mystiques insouciants et les malamatî ne sont pas les seuls vrais soufis, les autres n'étant que des dévots inquiets, coupables jsuqu'à la névrose, comme Rabi'a.
"Une des conception du çoufisme sera l'idée d'une hiérarchie cachée et permanente des saints, armature mystique du monde, chacun, à sa mort, étant remplacé par un autre, tous ayant à leur tête le Pôle suprême, qui prend parfois les proportions d'un Logos, d'un résumé du Plérôme et même d'une sorte de victime vicaire assumant tous les maux. Ce qouthb (pôle) ou ghawth (grand secours) est l'axe du monde et polarise les émanations divines, répandant l'esprit de vie sur toute la nature. Il est "sur le coeur d'Israfîl", l'archange. Au-dessous de lui sont deux imâms (ou trois nouqabâ (délégués), quatre awtâds (colonnes) correspondant aux points cardinaux, sept abrâr (justes), quarante abdâl (échangés, remplacés par permutation), soixante-dix noujabâ, trois cents nouqabâ qui sont "sur le coeur d'Abraham," - saints apotropéens, sel de la terre détournant les maux du monde en les prenant sur eux et dont on peut dire que c'est non seulement grâce à eux que le monde subsiste mais en leur considération qu'il existe."
Vies des saints musulmans, "Dzoû'l Noûn, Emile Dermenghem.
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"La Maison de la Sainteté a des "angles" bien établis!
Nos maîtres qui y résident sont des Abdâl.
Entre Silence, Solitude, Faim et Veille,
Se dresse le sommet du Pur Transcendant."
Nos maîtres qui y résident sont des Abdâl.
Entre Silence, Solitude, Faim et Veille,
Se dresse le sommet du Pur Transcendant."
Hilyatu al 'Abdal, Ibn Arabî, trad. Michel Valsan, édition de l'Oeuvre, 1992.