Qui, aujourd'hui, se complaît à être tout le monde ? Les athées disent qu'ils sont mal vus "de nos jours", même si le jour, les étoiles et les volées d'anges s'en foutent, les croyants aiment à se réfugier dans le sanctuaire forclos de leur foi intérieure, reclus du monde dé-christianisé /islamisé / ce que l'ont veut, mais il importe que le monde ait tort. Les juifs vivent cernés par les antisémites. Les musulmans vivent cernés par les kafirs, les femmes sont en butte au machisme, les hommes à l'agression féministe, les noirs vivent dans un monde dominé par le racisme blanc, les blancs dans un monde menacé par le racisme noir, les lettrés sont cernés par les analphabètes.
Petite volupté, satisfaction fate à être contre, vivre contre, moi à contre-courant, moi en lutte contre le monde, moi dont l'existence contrarie forcément quelqu'un et que ce quelqu'un soit le plus nombreux possible, décuplé, démyriadé, moi petite chose bipède fière et amère de n'être pas comme le plus grand nombre, je suis on ne peut plus dans l'air du temps. Le monde est un Fort Alamo fragmenté en autant de vanités possibles, où je me retranche avec ma civilité contre les barbares, ma musique civilisée, mes armes civilisées, mon bon goût, mes convictions, mes opinions civilisées, j'attends l'ennemi car je suis dans le Camp des Saints. Je suis seule et ils sont tous.
Volupté et joie d'avoir un ennemi, afin de conter la légende qui dit combien j'ai de sagacité et de courage, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Bêtise et trappe de l'esprit à ignorer que l'ennemi choisi c'est toujours moi car ce que je ne suis pas m'indiffère. Si je fais la liste des caractères le plus détestés, j'ai mon portrait en négatif. La bête noire de mon être.
J'aime davantage ce qui m'éloigne de moi. Ce n'est pas vrai que l'altérité provoque l'hostilité, c'est le mimétisme qui désigne la nourriture de ma rancoeur.
Petite volupté, satisfaction fate à être contre, vivre contre, moi à contre-courant, moi en lutte contre le monde, moi dont l'existence contrarie forcément quelqu'un et que ce quelqu'un soit le plus nombreux possible, décuplé, démyriadé, moi petite chose bipède fière et amère de n'être pas comme le plus grand nombre, je suis on ne peut plus dans l'air du temps. Le monde est un Fort Alamo fragmenté en autant de vanités possibles, où je me retranche avec ma civilité contre les barbares, ma musique civilisée, mes armes civilisées, mon bon goût, mes convictions, mes opinions civilisées, j'attends l'ennemi car je suis dans le Camp des Saints. Je suis seule et ils sont tous.
Volupté et joie d'avoir un ennemi, afin de conter la légende qui dit combien j'ai de sagacité et de courage, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Bêtise et trappe de l'esprit à ignorer que l'ennemi choisi c'est toujours moi car ce que je ne suis pas m'indiffère. Si je fais la liste des caractères le plus détestés, j'ai mon portrait en négatif. La bête noire de mon être.
J'aime davantage ce qui m'éloigne de moi. Ce n'est pas vrai que l'altérité provoque l'hostilité, c'est le mimétisme qui désigne la nourriture de ma rancoeur.
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