"272.- Sur les Frères de l'esseulement illuminent des lumières et elles comprennent plusieurs catégories. La Lumière d'un éclair se présente aux novices, elle fulgure et se replie comme la fulguration d'un éclair délicieux. Se présente aussi aux autres la Lumière d'un éclair plus vif que celle-là et qui ressemble plus à l'éclair, sauf que c'est un éclair grandiose. Souvent l'on entend, en même temps que lui, un bruit qui ressemble à celui d'un tonnerre ou à un bourdonnement dans le cerveau. Une Lumière soudaine et délicieuse dont l'irruption ressemble à ce que serait celle d'une eau brûlante sur la tête. Une Lumière qui persiste un temps assez long, qui subjugue avec violence et qui s'accompagne d'une sorte de torpeur dans le cerveau. Une Lumière extrêment douce qui est sans ressemblance avec l'éclair, mais qui est accompagné d'un état d'allégresse subtil et tendre, étant mise en vibration par la puissance de l'amour. Une Lumière qui embrase, se mouvant du mouvmeent de la puissance qui domine (quwwa 'azzîya), et parfois qui se manifeste par un concert de timbales et de trompettes, de choses qui terrifient le débutant, ou bien qui affectent avec force l'entendement (tafakkur) et la phantasis (takhayyul). Une Lumière qui fulgure dans un rapt immense, qui se révèle, à la contemplation et à la vue, plus manifeste que le soleil, dans une jouissance ravie. Une Lumière très éclatante, extrêmement douce. On s'imagine suspendu par la chevelure un temps assez long. Une Lumière advenante en même temps qu'une emprise imaginale. On a l'impression qu'elle empoigne la chevelure, qu'elle la tire avec force et lui impose une souffrance délicieuse. Une Lumière en même temps qu'une étreinte ; on a l'impression qu'elle est implantée dans le cerveau. Une Lumière qui illumine du fond de l'âme sur l'ensemble du pneuma psychique. Il semblerait alors que quelque chose est dans son corps comme dans une armure et peu s'en faut que le pneuma de la totalité du corps ne reçoive une forme lumineuse et c'est un état d'extrême douceur. Une Lumière qui commence dans l'impétuosité. A son commencement l'homme se figure que quelque chose s'écroule. Une Lumière advenante qui dépossède l'âme alors qu'elle s'élucide à elle-même comme suspendue et pure ; elle contemple à partir d'elle son arrachelment hors des dimensions spatiales, bien que le possesseur de cette âme n'en ait pas eu connaissance avant cela. Une Lumière avec laquelle on se représente une pesanteur que le mystique est à peine capable de supporter. Une Lumière avec une puissance de mouvoir le corps, si bien que les jointures de ses membres en sont presque rompues."
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