"... Prodige ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières !
Son champ est entre côtes et entrailles,
O merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image :
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Thora et livre du Coran.
Je suis la religion de l'amour, partout où se dirigent ses montures,
L'amour est ma religion et ma foi."
"Mes bien-aimés, où sont-ils ?"
Je t'adjure : "Où sont-ils ?"
En image je les vis,
Me les montras-tu en vrai ?
Maintes fois, maintes fois je les cherche,
Maintes fois je demande leurs faveurs !
Rassuré par la proximité/l'éloignement,
Je crains pour mon anéantissement.
Puisse mon bonheur s'interposer
Entre eux-mêmes et la distance,
Afin que l'oeil en jouisse
Et que cesse : "Où sont-ils ?"
Ibn Arabî, Le Chant de l'ardent désir , trad. Sami-Ali.
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