lundi 27 juin 2005
jeudi 23 juin 2005
A mother
"When the Irish Revival began to be appreciable Mrs Kearney determined to take advantage of her daughter's name and brought an Irish teacher to the house. Kathleen and her sister sent Irish pictures postcards to their friends and these friends sent back other Irish postcars."
"She respected her husband in the same way that she respected the General Post Office, as something large, secure, and fixed;"
Dubliners, James Joyce.
"She respected her husband in the same way that she respected the General Post Office, as something large, secure, and fixed;"
Dubliners, James Joyce.
mercredi 22 juin 2005
Counterparts
"'O, pa !' he cried. 'Don't beat me, pa ! And I'll... I'll say a Hail Mary for you... I'll say a Hail Mary for you, pa, if you don't beat me... I'll say a Hail Mary..."
Dubliners, James Joyce.
Dubliners, James Joyce.
lundi 20 juin 2005
mercredi 15 juin 2005
Je les hais
Quand une poule pondeuse grimpe dans un wagon de RER avec un char à boeufs chiard, c'est systématiquement qu'elle va aller se planter devant la porte des chiottes, plus précisément entre la porte de communication des wagons et celle des chiottes, de sorte qu'à part escalader son chiard et le véhicule, l'accès aux toilettes est fermé. Sale engeance.
vendredi 10 juin 2005
mercredi 8 juin 2005
Eclat de rire
"- Ce n'est certainement pas tous les jours qu'on nous offre un whisley miraculeux, répondit lugubrement Hackett, et qu'on nous dit en même temps que nous sommes sous une menace de mort. Doit-on avertir d'autres gens ? Nos squaws par exemple ?
- Ce serait ce qu'on appelle semer le découragement et le mécontentement, avertit Mick d'un air pompeux. Quel bien cela ferait-il ?
- Elles pourraient aller se confesser, non ?"
L'Archiviste de Dublin, Flann O'Brien.
- Ce serait ce qu'on appelle semer le découragement et le mécontentement, avertit Mick d'un air pompeux. Quel bien cela ferait-il ?
- Elles pourraient aller se confesser, non ?"
L'Archiviste de Dublin, Flann O'Brien.
mardi 7 juin 2005
Bénignité du judaïsme
"Le terme "païen" - qui signifie étymologiquement "paysan" - est en fait un anachronisme remontant au IV° siècle pour désigner ceux qui ne sont pas chrétiens. C'est improprement qu'on l'utilise en français comme synonyme de "gentil", c'est-à-dire de non-juif. Utilisé tantôt péjorativement, tant tpot non, le terme recouvre artificiellement deux catégories bien différentes dans le Nouveau Testament :
- les païens au sens étroit du terme, c'est-à-dire les polythéistes, les idolâtres, adeptes du panthéon de la religion romaine ;
- les craignant-Dieu, les non-juifs attirés par le judaïsme, observant le sabbat, les prescriptions alimentaires, le tribut au Temple, les pèlerinages, mais ne se faisant pas circoncire. Les craignant-Dieu, dont on peut dire de façon imagée qu'ils tournent autour de la synagogue sans y entrer.
Cette seconde catégorie doit être bien dissociée des prosélytes, juifs venus du paganisme ou païens convertis au judaïsme ; ils observent pleinement la Loi de Moïse et sont agrégés au peuple juif par un sacrifice et le bain de purification rituel ; quant aux hommes, ils sont circoncis. Contrairement aux craignant-Dieu, les prosélytes sont des juifs, même s'ils sont toujours acceptés avec une certaine réserve : ils n'étaient pas "des juifs de naissance" (Ga 2, 15). Selon une parole terrible de rabbi Helbo, rapportée par le Talmud de Babylone : "Les prosélytes sont comme une plaie sur la peau d'Israël, une lèpre." (Yebamoth 47b).
dimanche 5 juin 2005
Le Pianiste
Film terriblement oppressant sur le début, qui m'étouffait, tant cette horreur de mourir en masse me rend claustrophobe. C'est bien ça, un génocide, pas de mort individuelle, ce que même un soldat, héroïque ou lâche, ressent, SA mort, SON destin, mais là non, c'est toute une foule qui meurt en foule, quelle asphyxie ! On ne meurt pas parce que l'on est, on meurt en tant que petite particule d'une masse à éliminer du monde. C'est cela qui m'a oppressée aux premières images, plus que la crudité des exécutions, des morts. Et aussi l'arrachement douloureux de chaque être qui forme le soi, père, mère, frère, voisin, voisine, masse de viande à supplicier devant soi, et ne pas pouvoir y faire quoi que ce soit. Ensuite, quand le pianiste démuni de tout erre comme un chat miséreux dans la ville, on respire, je trouve. Là, il redevient quelqu'un, là, c'est son destin qui se joue. Et que l'histoire soit réelle ne m'étonne pas, il y a vraiment de ces gens, qui sont, dans les pires circonstances, des survivants. Non par leur énergie, leur volonté ou quoi que ce soit d'inhérent à leur caractère, il y a des milliers de survivants dans l'âme qui sont morts. Mais c'est comme un signe, comme la marque de Demian, il y a des gens qui sont voués à survivre, que l'on croit ou non, c'est ainsi, ils n'évitent pas le feu, ils passent au travers, et leur vie est jalonnée de miracles.
Au début, les premières images avivent la haine, je me mets à comprendre Jankélévitch et son refus de pardonner, Allemands, Polonais, maudits à jamais... Et puis les amis de la résistance polonaise, et puis à la fin cet officier, qui m'a fait penser à Jünger, ce n'était pas dit dans le film, mais j'étais sûre qu'il était catholique. Mélomane. Elégant. Beau. Perdant. Et de ce fait, lui n'était pas un survivant, dommage, j'aurais aimé qu'il survive, et après la libération de la Pologne, il se seraient retrouvés, deux vieillards rescapées d'une guerre si lointaine, lointaine... J'ai pensé à l'Europe, tiens, en les voyant : Allemand, Polonais, et Varsovie en ruine, et Cologne, et Hambourg. On ne se fera sans doute plus la guerre, entre Londres, Paris, Berlin, Varsovie. Mais quand même.
L'idée aussi, que j'avais déjà, que pris dans une telle nasse, un artiste s'en sort mieux qu'un autre, qu'il soit musicien, ou écrivain comme Soljénitsyne, ou peintre comme Zoran Music. Bien sûr il meurt comme les autres. Mais face à la dépersonnalisation, quand, en tant qu'homme, on n'est plus qu'une loque, une "flammèche" comme expliquait Chalamov, il y a toujours ce quelque chose, ce don, qui fait que même sous-homme, vermine, rat à exterminer, on est plus "doué" que le surhomme qui vous écrabouille. Même les saints n'ont pas ça, le talent. C'est autre chose, une gratuité pure, même dans le corps des méchants hommes. Enfin bref, quand on est artiste et doux, de ceux qui posséderont la terre, bla bla bla, c'est encore mieux.
Au début, les premières images avivent la haine, je me mets à comprendre Jankélévitch et son refus de pardonner, Allemands, Polonais, maudits à jamais... Et puis les amis de la résistance polonaise, et puis à la fin cet officier, qui m'a fait penser à Jünger, ce n'était pas dit dans le film, mais j'étais sûre qu'il était catholique. Mélomane. Elégant. Beau. Perdant. Et de ce fait, lui n'était pas un survivant, dommage, j'aurais aimé qu'il survive, et après la libération de la Pologne, il se seraient retrouvés, deux vieillards rescapées d'une guerre si lointaine, lointaine... J'ai pensé à l'Europe, tiens, en les voyant : Allemand, Polonais, et Varsovie en ruine, et Cologne, et Hambourg. On ne se fera sans doute plus la guerre, entre Londres, Paris, Berlin, Varsovie. Mais quand même.
L'idée aussi, que j'avais déjà, que pris dans une telle nasse, un artiste s'en sort mieux qu'un autre, qu'il soit musicien, ou écrivain comme Soljénitsyne, ou peintre comme Zoran Music. Bien sûr il meurt comme les autres. Mais face à la dépersonnalisation, quand, en tant qu'homme, on n'est plus qu'une loque, une "flammèche" comme expliquait Chalamov, il y a toujours ce quelque chose, ce don, qui fait que même sous-homme, vermine, rat à exterminer, on est plus "doué" que le surhomme qui vous écrabouille. Même les saints n'ont pas ça, le talent. C'est autre chose, une gratuité pure, même dans le corps des méchants hommes. Enfin bref, quand on est artiste et doux, de ceux qui posséderont la terre, bla bla bla, c'est encore mieux.
samedi 4 juin 2005
Nous n'irons plus au Luxembourg
Relecture du délicieux roman de Matzneff, tout plein du charme des seventies, époque dorée, insouciante. Avoir eu 20 ans en 68 c'était pas si mal.
"- L'abîme qui sépare les Orientaux des Européens, reprit Dulaurier, c'est que les Orientaux aiment le bonheur, et que les Européens ne l'aiment pas. Je parle de l'Europe d'aujourd'hui, bien entendu. En 1972, être heureux, c'est être suspect."
"Seuls les sots croient à la fécondité de ces débats où l'on réunit des gens d'opinions contraires, dans l'espoir que la vérité jaillira de l'échange de vues. En réalité, personne ne convainc jamais personne, et c'est pourquoi nous ne pouvons discuter qu'avec les gens qui sont de notre avis."
"A vendre ! quel mot divin ! Il signifiait que les bonheurs les plus fous devenaient possibles, puisqu'il ne s'agissait que de casquer."
"Au demeurant, n'éprouverait-elle aucun plaisir à coucher avec M. Dulaurier, elle aurait couché avec lui de la même façon. S'il n'y avait que les femmes qui ressentaient du plaisir qui acceptaient de faire l'amour, on ne baiserait pas souvent sur cette bonne vieille terre."
Et ceci, pour être d'actualité, ou plutôt pour montrer qu'il n'y a pas de jeune actualité :
"- Pompidou ? Il a dit qu'il allait faire un référendum, pour savoir si les Français voulaient entrer en l'Europe. Tu en veux, toi, de l'Europe ?
M. Dulaurier haussa les épaules. Leur Europe serait l'Europe des marchands de bretelles, et non l'Europe de Goethe. Du temps de la chrétienté, l'Europe était une réalité vécue par des millions d'hommes ; et au XVIII° siècle, où l'on pouvait voyager dans le monde entier sans autre passeport que sa bonne mine et son esprit d'aventure, un grand seigneur tel que le prince de Ligne déclarait : "J'ai six patries", et se sentait comme chez lui à Paris comme à Rome, à Saint-Pétersbourg comme à Madrid."
"Par manque de temps, ils allèrent peu au cinéma. Ils ne virent qu'un film, rue de la Harpe : Deep End, qui est l'histoire d'un jeune Anglais de seize ans, et prénommé Mike ! qui pour son malheur tombe amoureux d'une fille qui en a vingt-cinq. A la fin du film, il tue la nana, ce qui permit à M. Dulaurier de dire d'un ton sentencieux :
- Tu vois ce qui arrive aux filles qui couchent avec des gamins. Crois-moi, rien de tel qu'un vieux : santé, sécurité."
"Chaque fois qu'il s'y rendait par le Pont-Neuf, il saluait Henri IV au passage, d'un clin d'oeil complice, et, en son particulier, pensait : - Ce devait être un type dans mon genre."
"- L'abîme qui sépare les Orientaux des Européens, reprit Dulaurier, c'est que les Orientaux aiment le bonheur, et que les Européens ne l'aiment pas. Je parle de l'Europe d'aujourd'hui, bien entendu. En 1972, être heureux, c'est être suspect."
"Seuls les sots croient à la fécondité de ces débats où l'on réunit des gens d'opinions contraires, dans l'espoir que la vérité jaillira de l'échange de vues. En réalité, personne ne convainc jamais personne, et c'est pourquoi nous ne pouvons discuter qu'avec les gens qui sont de notre avis."
"A vendre ! quel mot divin ! Il signifiait que les bonheurs les plus fous devenaient possibles, puisqu'il ne s'agissait que de casquer."
"Au demeurant, n'éprouverait-elle aucun plaisir à coucher avec M. Dulaurier, elle aurait couché avec lui de la même façon. S'il n'y avait que les femmes qui ressentaient du plaisir qui acceptaient de faire l'amour, on ne baiserait pas souvent sur cette bonne vieille terre."
Et ceci, pour être d'actualité, ou plutôt pour montrer qu'il n'y a pas de jeune actualité :
"- Pompidou ? Il a dit qu'il allait faire un référendum, pour savoir si les Français voulaient entrer en l'Europe. Tu en veux, toi, de l'Europe ?
M. Dulaurier haussa les épaules. Leur Europe serait l'Europe des marchands de bretelles, et non l'Europe de Goethe. Du temps de la chrétienté, l'Europe était une réalité vécue par des millions d'hommes ; et au XVIII° siècle, où l'on pouvait voyager dans le monde entier sans autre passeport que sa bonne mine et son esprit d'aventure, un grand seigneur tel que le prince de Ligne déclarait : "J'ai six patries", et se sentait comme chez lui à Paris comme à Rome, à Saint-Pétersbourg comme à Madrid."
"Par manque de temps, ils allèrent peu au cinéma. Ils ne virent qu'un film, rue de la Harpe : Deep End, qui est l'histoire d'un jeune Anglais de seize ans, et prénommé Mike ! qui pour son malheur tombe amoureux d'une fille qui en a vingt-cinq. A la fin du film, il tue la nana, ce qui permit à M. Dulaurier de dire d'un ton sentencieux :
- Tu vois ce qui arrive aux filles qui couchent avec des gamins. Crois-moi, rien de tel qu'un vieux : santé, sécurité."
"Chaque fois qu'il s'y rendait par le Pont-Neuf, il saluait Henri IV au passage, d'un clin d'oeil complice, et, en son particulier, pensait : - Ce devait être un type dans mon genre."
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