"- C'est vrai que vous n'aimez pas la démocratie...
- La démocratie, c'est la dictature des bien-pensants..."
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe, p. 524.
"Chez Jünger, je dois lire le roman Orages d'acier qui va au fond de l'odieuse passion de la mort et du meurtre en Quatorze, la jubilation de tuer... Dans les souvenirs si puérils de Banine, bouillante Caucasienne qui en pinçait pour le bel Ernst glacial, on trouve certaines visions intéressantes : la psychologie du nazi malgré lui, du poète vert-de-gris y est bien brossée. On sent bien ce détachement dandy qui fait de Jünger un observateur unique de l'occupation boche, vue du dedans et du lointain... Par exemple, très au courant du complot contre Hitler, il échappe aux représailles grâce au Führer lui-même, toujours ébloui par les vieux Orages du lansquenet zélé... Banine insiste sur son Journal qui "pourrait à lui seul le mener au poteau d'exécution s'il tombait entre certaines mains... Voilà comment je conçois le diariste, bricoleur au jour le jour de sa propre bombe, forgeron de l'épée de Damoclès, rédacteur de sa propre lettre de cachet !"
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe, p.586.
"- Allô ! Hélène ?... C'est le professeur Choron là... Alors, je t'ai attendue pour les photos cet après-midi... Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu es méchante avec Nabe ?... Il est très malheureux, tu sais, tu nous manques à tous... Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux qu'il te fasse un gosse ? Tu joueras à la poupée... Plus confiance ? Pourquoi ? Tu l'as trompé ? Il t'a trompée ?... Je sens une hésitation dans ton non... Je me fous de savoir pourquoi vous vous êtes engueulés mais je suis certain qu'il s'agit de conneries. Tu sais Hélène, un couple c'est difficile, c'est plein d'accidents qui n'ont aucune importance près du bonheur de se retrouver, de s'enlacer. Tu as tes défauts ! Ecoute-moi ! Tu as tes défauts ignobles, lui aussi. Vous n'avez pas les mêmes désirs, les mêmes soucis... Dégradation ? Quelle dégradation ? C'est toi qui parle comme ça ? Alors tu es très bête, Hélène, je savais pas... Je vais lui dire qu'il a raison de te quitter... Tu crois que les coups à droite à gauche nous empêchent de baiser comme des fous, Odile et moi ? Moi je les monte à la baraque, les mecs, maintenant : on s'en fout : elle m'en aime que plus. Ecoute-moi, il est là, il est triste. Il va venir tout à l'heure : tu vas bien le sucer, tu me promets ? Tu vas pas le laisser sur la paillasson, d'accord ? Tu comprends ?... Je vais te le passer..."
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe, p. 658.
"Plus on connaîtra ma vie dans les moindres détails, plus je serai libre."
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe.
"Aujourd'hui où toutes les libertés d'expression ont soi-disant été conquises, l'honneur du monstre qu'est tout artiste est de se rendre insupportable par tous les moyens."
Marc-Edouard Nabe, Journal, p. 829.
- La démocratie, c'est la dictature des bien-pensants..."
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe, p. 524.
"Chez Jünger, je dois lire le roman Orages d'acier qui va au fond de l'odieuse passion de la mort et du meurtre en Quatorze, la jubilation de tuer... Dans les souvenirs si puérils de Banine, bouillante Caucasienne qui en pinçait pour le bel Ernst glacial, on trouve certaines visions intéressantes : la psychologie du nazi malgré lui, du poète vert-de-gris y est bien brossée. On sent bien ce détachement dandy qui fait de Jünger un observateur unique de l'occupation boche, vue du dedans et du lointain... Par exemple, très au courant du complot contre Hitler, il échappe aux représailles grâce au Führer lui-même, toujours ébloui par les vieux Orages du lansquenet zélé... Banine insiste sur son Journal qui "pourrait à lui seul le mener au poteau d'exécution s'il tombait entre certaines mains... Voilà comment je conçois le diariste, bricoleur au jour le jour de sa propre bombe, forgeron de l'épée de Damoclès, rédacteur de sa propre lettre de cachet !"
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe, p.586.
"- Allô ! Hélène ?... C'est le professeur Choron là... Alors, je t'ai attendue pour les photos cet après-midi... Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu es méchante avec Nabe ?... Il est très malheureux, tu sais, tu nous manques à tous... Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux qu'il te fasse un gosse ? Tu joueras à la poupée... Plus confiance ? Pourquoi ? Tu l'as trompé ? Il t'a trompée ?... Je sens une hésitation dans ton non... Je me fous de savoir pourquoi vous vous êtes engueulés mais je suis certain qu'il s'agit de conneries. Tu sais Hélène, un couple c'est difficile, c'est plein d'accidents qui n'ont aucune importance près du bonheur de se retrouver, de s'enlacer. Tu as tes défauts ! Ecoute-moi ! Tu as tes défauts ignobles, lui aussi. Vous n'avez pas les mêmes désirs, les mêmes soucis... Dégradation ? Quelle dégradation ? C'est toi qui parle comme ça ? Alors tu es très bête, Hélène, je savais pas... Je vais lui dire qu'il a raison de te quitter... Tu crois que les coups à droite à gauche nous empêchent de baiser comme des fous, Odile et moi ? Moi je les monte à la baraque, les mecs, maintenant : on s'en fout : elle m'en aime que plus. Ecoute-moi, il est là, il est triste. Il va venir tout à l'heure : tu vas bien le sucer, tu me promets ? Tu vas pas le laisser sur la paillasson, d'accord ? Tu comprends ?... Je vais te le passer..."
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe, p. 658.
"Plus on connaîtra ma vie dans les moindres détails, plus je serai libre."
Journal Intime, Marc-Edouard Nabe.
"Aujourd'hui où toutes les libertés d'expression ont soi-disant été conquises, l'honneur du monstre qu'est tout artiste est de se rendre insupportable par tous les moyens."
Marc-Edouard Nabe, Journal, p. 829.
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