Il était en chasse; ce vieux policier était un vrai chasseur. Il avait cela dans le sang et détestait les hommes comme d'autres chasseurs détestent les sangliers. Que les sangliers et les hommes dussent mourir au terme de la chasse, cela ne le troublait pas. C'était la destinée du sanglier de mourir ainsi; et c'était également le destin des hommes d'écrire de telles cartes.
Il s'intéressait à ce cas; il se passionnait. Au fond, il lui était tout à fait égal de mettre ou non la main au collet d'un criminel. Escherich, on l'a déjà dit, était en chasse. Pas pour la proie, mais parce que la chasse est un plaisir. Il savait bien ce qui se passerait au moment où le gibier serait terrassé, où le coupable serait arrêté et où ses crimes lui seraient démontrés à suffisance : à ce moment précis, Escherich n'éprouverait plus aucun intérêt pour cette affaire. Le gibier terrassé, l'homme mis en détention préventive, la chasse serait terminée. Au suivant !
Hans Fallada, Seul dans Berlin.
mardi 15 septembre 2009
La chasse au sanglier
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