Peinture pariétale Bushmen, Afrique australe, photo Steve Evans.
"Mais où nous conduit l'art ? Avant le monde, avant le commencement. Il nous a jeté hors de notre pouvoir de commencer et de finir, il nous a tournés vers le dehors sans intimité, sans lieu et sans repos, engagés dans la migration infinie de l'erreur. Nous cherchons son essence : elle est là où le non-vrai n'admet rien d'esentiel. Nous en appelons à sa souveraineté : elle ruine le royaume, elle ruine l'origine, elle la ramène à l'immensité errante de l'écriture dévoyée. L'oeuvre dit le commencement à partir de l'art qui a partie liée avec le recommencement. Elle dit l'être, elle dit le choix, la maîtrise, la forme, en disant l'art qui dit la fatalité de l'être, qui dit la passivité, la prolixité informe, et, au sein même du choix, nous retient encore dans un Oui et Non primordial où gronde, en deçà de tout commencement, le sombre flux et reflux de la dissimulation."
Maurice Blanchot, L'espace littéraire, VII, La littérature et l'expérience originelle
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