mercredi 3 septembre 2008

Du sens ésotérique de l'éclatement de la Lune




Coran, Sourate LIV, 1 : "L'heure devint imminente et la Lune se fendit."

Sâ'inoddin 'Alî Torkeh Ispahanî écrivit un petit traité uniquement sur le premier verset de cette sourate. Et à aprtir de l'interprétation, littérale ou ésotérique qu'en font les différents groupes de théologiens, philosophes et gnostiques, il classe et hiérarchise les groupes de spirituels, tout comme l'anonylme chiite précédent avait classé ces mêmes groupes selon leur interprétation du Coran. Ici, un seul verset suffit pour les départager.


1. Les juristes et les traditionnistes :

"Les exotéristes forment deux groupes. Le premier d'entre eux n'attire guère l'estime de notre théosophe. Ce sont les docteurs de la Loi (foqahâ) et les Tradiotionnistes (mohaddithân, les spécialistes du hadîth), lesquels se font les gardiens du sens littéral de tous les txtes et de tous les propos rapportés du Prophète : "Ce sont des gens qui appuient le dos de la tranquillité sur le coussin du conformisme (taqlîd). Ayant une fois pour toute mis à l'arrêt toute recherche diligente, ils sont contents comme ils sont." Il est inutile de les interroger sur le sens dans lequel il convient de prendre la fission ou l'éclatement de la Lune. Mettre en question sa vérité littérale, la matérialité du fait visible, se demander comment cela a bien bu advenir, c'est déjà là à leurs yeux céder à l'innovation (bid'a), commettre une hérésie. Quant à l'Heure imminente, si elle réfère au grand rassemblement final de tout ce qui aura été manifesté du commncement à la fin des temps, pour que cela soit pesé dans la Balance et que les bons soient séparés des réprouvés, il n'y a là pour nos pieux litéralistes aucune difficulté."

2. Les philosophes de l'Islam :
"Le second groupe mérite plus de considération. Ce sont les philosophes de l'Islam (Hokama-ye Islâm) et les Scolastiques orthodoxes (Motakallimûn). Eux du moins ont dépassé le degré du littéralisme pur et simple ; ils ont eu le courage de la réflexion et de la spéculation, et se sont avancés aussi loin qu'ils le pouvaient sur la voie de la recherche personnelle. Bien que leur credo, leur dogme fondamental (i'tiqâd), ne diffère pas de celui du premier groupe quant aux solutions qui nous préoccupent, du moins ils n'ionterdisent pas de poser la question du comment. Il est vrai, remarque Sâ'inoddîn, que s'ils acceptent de la poser, c'est avec l'intention bien arrêtée de démontrer que le fait matériel est possible. Leurs prémisses se ramènent à celles-ci : d'une part admettre la toute-puissance de l'Agent divin qui est en mesure de faire et de produire tout ce qu'il veut et quoi qu'il veuille en vertu de son libre choix ; et d'autre aprt, récuser la physique céleste des philosophes hellénistiques, affirmant que la masse des Sphères célestes est d'une matière subtile, différente de la matière terrestre, et que par conséquent elle n'est susceptible ni de déchirure ni d'éclatement. Les Motakallimûn professent au contraire que Sphères et corps célestes sont de même nature que les corps élémentaires, et peuvent être, comme tout objet tombant sous les sens, déchirés et fendus."

Ainsi : "Une fois posées leurs prémisses, leurs conclusions s'imposent ; mais encore se sont-ils donné le mal de construire ces prémisses. Non sans humour, il conclut qu'ils représentent un type précis de conscience : l'homme qui s'applique à extraire du Livre et des traditions une argumentation tendant à confirmer la manière encore toute littérale d'en entendre les enseignements. Et si leur puissance de réflexion philosophique n'alla pas plus loin, c'est que la sagesse du Très Sage jugea que pour leur propos, il était inutile qu'elle dépassât la capacité d'argumenter sur la lettre et l'aspect ésotérique."

3. Les Péripatéticiens :

"c'est avec ce troisième groupe que nous entrons en compagnie des ésotéristes. En leur compagnie nous voyons se produire une première transmutation des données littérales, et de cette transmutation se dégager un sens ésotérique qui permet de voir en quoi peut consister l'éclatement de la Lune et comment il est le signe de l'Heure imminente. Bien que ce groupe nous donne accès à un premier sens ésotérique, il est néanmoins désigné par rapport aux philosophes ishraqiyûn de l'école de Sohrawardî, comme celui des "philosophes exotériques" (Hokamâ-ye zâhir), ceux que l'on appelle couramment les Péripatéticiens (Mashshâ'ûn), dont Aristote a été le chef (ra'îs) et le shaykh en islam.

Une argumentation d'une évidence irrécusable, nous dit Sâ'inoddîn, a imposé à nos philosophes la conviction qu'il est impossible que la Lune, tout en étant un objet de perception sensible à la vue, puisse être brisée ou fendue d'une manière quelconque. C'est en effet un axiome de la cosmologie que la matière éthérique céleste ne peut absolument pas subir les accidents de la matière terrestre sublunaire. Or il n'y a ni raison ni autorité au monde qui puisse nous imposer de force l'absurde. Par conséquent il faut admettre que la fission de la Lune mentionnée dans le verset qorânique, doit avoir un autre sens ; elle doit "chiffrer" un symbole (ramz), faire allusion à un événement dont le lieu réel n'est pas le Ciel visible de l'astronomie. Dès le premier choc nous voyons ici la philosophie provoquer la méditation religieuse à passer des "horizons", c'est-à-dire du monde extérieur au monde intérieur de l'âme. Nos spirituels n'ont jamais envisagé que l'homme religieux ait à trouver le lieu ni le triomphe de sa foi dans l'absurde ; ils ont admis les shathîyât, les sentences paradoxales portant un défi aux idées reçues et toutes faites ; ils en ont goûté la saveur parfois "théandrique". Mais ils se sont gardés de confondre l'irrationnel et l'absurde, celui-ci ne pouvant être que blasphématoire à l'égard du divin."

"A chaque astre (kawkab), à chaque ciel (falak) visible pour l'observation sensible, correspond une réalité invisible, ésotérique (bâtin), une Intelligence qu'ils appellent l'Ange de cet astre ou de ce ciel. C'est ainsi que dans l'ensemble de ces Intelligences, ils désignent l'ésotérique que la Lune comme "Intelligence agente" ou "active" ('Aql fa''âl). Or, le suprême degré, le sceau de la perfection humaine, consiste pour le Spirituel à se conjoindre avec cette Intelligence active. Et c'est de cette conjonction avec l'Intelligence qui est l'Ange, c'est-à-dire l'ésotérique du ciel de la Lune, que la fission de la Lune mentionnée dans le verset qorânique, est le symbole. "

4 et 5. Les théosophes de la Lumière (Avicenniens et Ishrâqîyûn) :

"Comme le relève Sâ'inoddîn, Avicenniens et Ishrâqîyûn commencent par réagir de la même façon devant le mystérieux verset : la physique céleste rend inconcevable que la Lune, étant comprise dans la Sphère d'une manière incorruptible, puisse se fendre ou être déchirée. Ce n'est donc pas au plan du phénomène sensible qu'il est possible d'entendre ce verset et de lui donner son sens réel. Cela dit, l'interprète proprement ishrâqî va faire intervenir les prémisses de sa métaphysique de la Lumière. Les avicenniens affirmaient et décrivaient le passage de l'exotérique à l'ésotérique de la Lune ; d'ores et déjà leur herméneutique du texte supposait un événement s'accomplissant dans l'âme de l'herméneute. C'est cet événement que les Ishrâqîyûn vont s'appliquer à analyser, en se référant aux prémisses qui apparentent leur doctrine à celles de la Gnose et du manichéisme.

Pour résoudre l'énigme du verset, ils ont à rappeler que la Lumière est la source même du phénomène du monde (persan : paydâ'î-e 'âlam) ; elle est ce qui fait qu'il y ait quelque chose de manifesté ou de révélé (paydâ, zâhir). Elle est par conséquent l'origine de tout ce qui existe ; la lumière s'identifie avec l'être même. Mais l'ontologie des êtres-de-lumière distingue parmi eux une double catégorie : il y a une Lumière qui ne peut être mélangée d'aucune manière ni en aucun sens avec la Ténèbre, et il y a une Lumière qui peut se trouver mélangée avec la Ténèbre. La première catégorie désigne les Intelligences angéliques ; la seconde, les Âmes célestes, motrices des Sphères, et les âmes humaines investies de la fonction de gouverner un corps matériel. Pour les premières est actualisée pleinement la connaissance des réalités séparées de la matière, c'est-à-dire des Idées-archétypes, sans qu'elles aient à passer par l'intermédiaire des choses particulières. Quant aux secondes, elles peuvent aussi bien atteindre à la connaissance des Idées pures qu'à celles des réalités concrètes sensibles : la lumière de leur être irradie de chaque côté. En outre, pour que la série des êtres soit complète et que le maximum de leur perfection soit manifesté, aussi bien celles des idées pures que celles des réalités concrètes, afin que rien ne reste à l'état virtuel. C'est précisément cette nécssité qui investit de leur fonction propre les êtres-de-lumière de la seconde catégorie, et qui détermine leur descente et leur captivité momentanée dans la matière. Or, la Lune est le symbole de ces êtres-de-lumière passant par une phase d'obscurcissement et de captivité dans les ténèbres.

Ce mélange avec les ténèbres est la condition qui rend possible que toutes les connaissances - les lumières - retenues à l'état virtuel, soient manifestées en acte. La Lumière est en effet à la fois manifeste, révélée par et pour soi-même (zâhir li-nafsi-hi), et révélant tout l'autre que soi-même (mozhir li-ghayri-hi). Sa fonction épiphanique révélante est sa nature même. Les irradations qu'elle projette reviennent sur elle en réfléchissements qui se multiplient sans limite, si bien qu'advient finalement en elle la perfection de son épiphanie (paydâ'î) et de sa fonction épiphanique (paydâkunandagî). Toutes les connaissances, les lumières cachées en elle, à l'état virtuel, "éclatent" à l'extérieur. L'astre enténébré de la néoménie passe au flamboiement nocturne de la pleine Lune. L'éclatement auquel fait allusion le verset qorânique, c'est cela : l'éclatement triomphal de l'âme hors de la Ténèbre où elle était captive, parce que cette Ténèbre elle l'a investie de sa propre Lumière. Mais pour qu'elle irradie ainsi dans la Ténèbre, il faut qu'éclate à l'extérieur d'elle-même la lumière cachée en elle. Cette transparition, c'est l'éclat auroral des connaissances de l'âme quand elles se lèvent, c'est l'Orient de l'âme (d'où le nom de "théosophie orientale"). C'est la perfection de son état révélé, par la plénitude de sa fonction révélante : par là même, toutes les connaissances qui étaient en elle ont fait éclater la gangue qui les retenait captives, et sont manifestées aux êtres de tous les univers. Et c'est pourquoi il fallait que la Lumière fût un temps captive des ténèbres."
6. Les soufis :

"Ils ne sont plus diversifiés, comme ils l'étaient chez notre anonyme, en pieux ascètes, soufis en général et fidèles d'amour. Les soufis dont il s'agit ici ont une haute culture théosophique, ils sont imprégnés aussi bien de la spiritualité de Sohrawardî que de celle d'Ibn 'Arabî. Deux attributs les qualifient : ce sont des Mohaqqiqân, terme qui indique une double vérification personnelle à la fois spéculative et exprimentale. Ce sont "ceux qui ont compris" au sens propre du mot, correspondant à l'acception technique où nous prenons ici le mot herméneutique : un acte de "comprendre" qui est acte de prendre conscience du fait que l'on "implique" et de ce que l'on implique. Ce sont par conséquent aussi des "spéculatifs" au sens propre, c'est-à-dire au sens où le spéculatif prend conscience qu'il est lui-même le speculum, le miroir où il voit toutes choses, et que l'Image apparaissant dans ce miroir est celle de sa propre représentation des choses. C'est pourquoi l'acte de Comprendre est solidaire d'une réalisation personnelle. D'où la seconde qualification de nos soufis : ce sont des Ahl-e sohûd, des témoins oculaires, des initiés admis à la contemplation du mystère."

"Nous retrouverons ici l'idée d'épiphanie sous son double aspect : d'une part l'état de l'être en tant que Lumière (arabe zohûr, persan paydâ'î) que la Lumière assume en raison de son être même. La nature de la Lumière est d'éclairer dès l'instant où elle est ; elle ne commence pas par exister, pour ensuite se mettre à éclairer. Il y a du révélé, du "phénomène" (zâhir), dès qu'existe ce dont le propre est de révéler, de faire se montrer quelque chose. Mais ce qui est envisagé ici, ce n'est plus le destin épiphanique de l'âme comme Lumière individuelle, le drame nécessaire de sa descente et de sa rédemption, mais le fait de la théophanie en général, dans la mesure où cette théophanie est liée à la Forme humaine ; c'est en quelque sorte le prologue du drame médité par les Ishrâqîyûn.
Dès lors voici l'aspect sous lequel l'idée de théophanie résout l'énigme du verset qorânique pris par notre auteur comme thème de son opuscule. En prélude, une brève allusion à un hadîth familier à toute la théosophie islamique, et qui est notamment un thème fondamental de celle d'Ibn Arabî : "J'étais un Trésor caché, j'ai aimé à être connu ; alors j'ai créé les créatures afin d'être connu." Tout le soufisme spéculatif, nous rappelle Sâ'inoddîn, est fondé sur cette idée que les "descentes" (tanazzolât) de la Source primordiale de l'être (asl-e wojûd), depuis les degrés du Plérôme jusqu'aux créatures en devenir, son émergence en forme d'une multiplicité infinie, tout cela a pour fin la révélation et manifestation de soi-même."

"Par sa volonté théophanique, la divinité révèle la forme humaine en s'y révélant ; simultanément, c'est par cette forme humaine qui révèle la divinité, en étant révélée par elle. La théophanie parfaite est "anthropomorphose" divine ; c'est la forme humaine qui assume la fonction théophanique par excellence et qui, en étant le support des Attributs, écarte de la divinité en son essence, tout "anthropomorphisme". Or, le sceau (khâtim), dans la terminologie spéculative du soufisme, désigne la personne que son état de perfection humaine investit, à un titre éminent, de cette fonction théophanique. Cette investiture, c'est la transparition par elle de la Forma Dei, non pas qu'elle incarne celle-ci, au sens technique du mot "incarnation" dans le christianisme, mais elle la porte en elle comme un miroir porte en lui une image (on perçoit dans tout cela le décalage d'une imâmologie qui ne dit plus son nom). Comme dans le symbolisme des Ishrâqîyûn, la Lune est ici le symbole de cette forme parfaite, et l'éclatement de la Lune auquel fait allusion le verset qorânique, c'est l'Heure théophanique, c'est-à-dire la manifestation de la divinité dans le miroir de cette forme, la théomorphose de la forme humaine."

7. Les Horoufis :

"Ce mot désigne les adeptes et pratiquants de la "science des lettres" ('ilm-e horûf), lesquels ne sont pour leur part que prolonger une tradition remontant en Islam aux origines du shî'isme ismaélien (VIII° siècle). Quant à la technique de leur science, elle s'accorde jusque dans le détail avec celle pratiquée par les Kabbalistes, étant bien entendu qu'elle n'est qu'une partie de l'immense tradition spirituelle désignée sous le nom de Kabbale."

"L'exotérique et l'ésotérique qui conditionnent le phénomène de l'herméneutique dont nous nous préoccupons ici, sont aussi bien le statut de tous les êtres et de toutes les choses. L'ésotérique (bâtin), l'intérieur et le caché, l'invisible et l'inaudible, le non perceptible par les sens, c'est l'essence absolue (dhât motlaq) de chaque être, son énergie prééternelle, son Roi éternel et immuable, son Verbe constitutif. Mais ni les êtres ni les choses ne font entendre le son de ce Verbe que s'il se produit un entrechoc ; jusque-là, cette sonorité reste virtuelle en eux, enfouie dans leur ésotérique. Tant que les deux choses ne s'entrechoquent pas, le Verbe divin, (Kalâm-e Haqq) reste englouti, donc pressentie comme l'incantation sonore qui l'évoque à l'être, et dont le secret ne peut se manifester que par ce choc ; aussi cette sonorité est-elle la manifestation de son fond intime, son taux propre de vibration.

Connaître un être, c'est discerner sous sa manifestation (zâhir), le secret (bâtin) du Verbe divin qui le proféra et qu'il profère, et qui en fait ne subsiste pas autonome en dehors de son être, puisqu'il est son être même. Le Verbe n'est manifesté que par la manifestation du sujet qui le profère, de même que la lumière de la Lune n'est pas autre chose qu'une épiphanie de la lumière du Soleil. C'est en quelque sorte le Soleil qui "profère" cette lumière, sinon la Lune elle-même resterait dans la ténèbre du non-être, et c'est pourquoi, remarque Sâ'inoddîn, elle sera un symbole du degré d'être envisagé ici. Et déjà s'annonce le sens mystique qui sera perçu dans le verset qorânique référant à l'éclatement de la Lune : éclat du Verbe - incantation sonore triomphale.

Malheureusement le phénomène sonore est lui-même instable et de courte durée. Mais il peut revêtir une forme plus consistante et persistante que sa vibration momentanée, une forme privilégiée elle aussi, parce que les effets, les vestiges et les lois de l'être y sont beaucoup mieux révélés que dans toutes les autres formes. Cette forme, c'est le dessin tracé par l'écriture, si bien que, si d'une aprt le Verbe n'a d'existence que par le sujet qui le profère, d'autre part ce mode d'existence subtile et fragile qui est l'"existence sonore", cette vibration provoquée par le choc sous lequel les êtres livrent l'incantation secrète de leur être, trouve en revanche existence durable et stable, toujours prête aux incantations de l'éveil, dans le dessin de l'écriture."
"Universel donc comme le phénomène du Verbe est le phénomène de l'écriture dont le dessin ne fait que stabiliser, en le chiffrant, l'incantation sonore. S'il est possible d'entendre le Verbe secret de chaque être, et d'entendre chaque être comme un Verbe, il doit être possible aussi de déchiffrer son exotérique comme un idéogramme, comme le chiffre de son Verbe propre."

8. Les Shî'ites :

"...pour notre auteur l'interprétation shî'ite du verset récapitule tous les sens ésotériques analysés précédemment ; elle est postulée par toutes, parce qu'elle en achève la vérité, si bien que l'on devra dire : la philosophie au sens vrai, la théosophie de la Lumière au sens vrai, le soufisme au sens vrai, c'est le shî'isme. Parce que l'idée fondamentale du shî'isme est l'idée de la théophanie (zohûr, mazhar) en la personne des saints Imâms, alors l'idée des Ishrâqîyûn, du soufisme, des Horoufis, en est l'"Heure imminente".

"Car la clef du sens spirituel, la capacité de faire éclater le sens de apr cette "Forme parfaite" (l'anthropomorphose divine dans l'Humanité céleste, archétypique, de l'Imâm) bref la gnose du parfait ta'wîl, cela s'apprend auprès des "Piliers de la Famille prophétique" (Asâtin-e Ahl-Bayt), ce qui désigne la lignée des Douze Imâms. Alors seulement le verset qorânique annonçant l'éclatement de la Lune, l'événement signifié ainsi, "montre la Voie, donne le signal, d'une manière et en un sens qu'eux-mêmes et leurs adeptes connaissent bien."

Henry Corbin, En Islam iranien, t. IV, Shiisme et soufisme, III, Typologie des spirituels selon Sâ'inoddîn 'Alî Torkeh Ispahanî (ob. 830/1427).

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