dimanche 10 octobre 2004
Cela m'irrite de trouver dans des essais de philosophie des citations grecques ou latines non traduites. Sous-entendu : pour prétendre lire de la philosophie, être au moins capable de lire du grec et du latin dans le texte ! Eh bien je trouve ça d'un cuistre... C'est comme si nous, orientalistes, ne nous donnions pas la peine de traduire nos citations arabes, persanes, syriaques... sous prétexte que "on ne va pas expliquer le soufisme à des imbéciles qui ne savent que le grec et le latin..." Cuistrerie de clerc, oui. Je préfère le moinillon qui s'usait les yeux et les tendons du poignet et de la main à traduire et copier des traductions. Il n'y a pas de noblesse du savoir sans accessibilité. On ne cache pas un texte, on ne le voile pas. Comme pourrait dire un chiite, que le zahir/l'apparent soit le plus ouvert possible, le batin/le secret n'en sera que mieux caché.
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