samedi 4 février 2006

Vie de Thérèse d'Avila


Les chapitres où elle détaille les étapes spirituelles de l'oraison jusqu'au ravissement de l'âme sont plus intéressantes. En gros cela correspond aux maqams soufis et au hal. sauf que ce qu'elle appelle ravissement est en fait lévitation. C'est assez courant chez les moines de partout, mais loin d'être impressionnant je ne peux pas m'empêcher de trouver ça comique au fond. Je crois que voir quelqu'un s'élever en l'air comme ça me ferait éclater de rire, tout simplement. Parce que c'est avant tout, très drôle. Sinon mis à part Foudre bénie qui a des visions et cet autre lama, vu par Alexandra David-Neel, qui faisait ainsi des kilomètres comme ça sans toucher le sol, on ne peut pas dire que ce soit d'une grande utilité quand on se claquemure dans un couvent.

Impression qu'il y a deux sortes de mystiques, et ce chez les soufis comme chez les chrétiens et peut-être tous les autres : ceux qui pour s'unir à Dieu s'astreignent à se retrancher du monde, ou retrancher le monde d'eux, et du coup c'est un perpétuel assaut entre l'existence terreste qui les sépare de l'Union d'où culpabilité, névrose, et quelque chose d'à la fois épuisant et pathétique... et ceux qui, comme Qays devenu fou (Majnoun) voyait Layla partout, et si on lui montrait un caillou disait "Layla", et un nuage disait "Layla" et n'importe quel passant était "Layla", il y a ces mystiques qui voient Dieu partout, en tout dans le monde. Psychose contre névrose ? C'est sans doute alors plus réussi, et plus serein. Dieu est partout pour eux et il n'y a pas besoin de se tourmenter/mortifier autant pour savoir si on a commis un adultère envers Dieu parce qu'on a posé le pied droit avant le pied gauche au lever, qu'on a repris trois fois de la compote au réfectoire ou qu'on a remarqué que le confesseur avait de jolies mains.

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.