IL M'ARRÊTA DANS LA PROXIMITÉ ET ME DIT :
De moi aucune chose n'est ni éloignée ni proche d'une autre, sinon dans la modalité de sa fixation par moi dans la proximité et l'éloignement.
Il me dit : L'éloignement tu le connais par la proximité, et la proximité tu la connais par l'existence : et je suis celui que la proximité ne quête pas, et que l'existence n'atteint pas.
Il me dit : La plus infime des sciences de la proximité est que tu constates les traces de mon regard en toute chose, de sorte que prévale sa maîtrise sur la connaissance que tu en as.
Il me dit : La proximité que tu connais comparée à celle que je connais est semblable à ta connaissance comparée à la mienne.
Il me dit : Tu n'as connu ni mon éloignement, ni ma proximité, pas plus que tu n'as connu mon attribution comme je l'ai connue.
Il me dit : Je suis le proche, mais pas comme proximité d'une chose à une autre ; et je suis le lointain, mais pas comme éloignement d'une chose à une autre.
Il me dit : Ta proximité n'est pas mon éloignement, et ton éloignement n'est pas ta proximité : et je suis le proche/lointain d'une proximité qui est l'éloignement et d'un éloignement qui est la proximité.
Il me dit : La proximité que tu connais est distance, et l'éloignement que tu connais est distance : et je suis le proche/lointain sans distance.
Il me dit : Je suis plus proche de la langue qu'elle ne l'est de sa propre Parole quand elle articule. Celui qui me contemple n'évoque pas, et celui qui m'évoque ne me contemple pas.
Il me dit : Si ce que le contemplateur/évocateur contemple n'est pas une vérité, il se voile par ce qu'il évoque.
Il me dit : Tout évocateur n'est pas contemplateur : mais tout contemplateur est un évocateur.
Il me dit : Je me suis fait connaître à toi, et tu ne m'as pas reconnu : cela est éloignement. Ton cœur m'a vu et ne m'a pas reconnu : cela est éloignement.
Il me dit : Tu me trouves et ne me trouves pas : cela est l'éloignement. Tu me décris et ne me saisis pas dans mon attribution : cela est l'éloignement. Tu écoutes le message que je te destine comme s'il venait de ton cœur alors qu'il vient de moi : cela est l'éloignement. Tu te vois, alors que je suis plus proche de toi que ta propre vision : c'est cela l'éloignement.
Niffarî, Le Livre des stations 2, La Proximité ; trad. Maati Kâbbal.
samedi 31 octobre 2009
Station de la Proximité
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La transparence, le plus parfait voile
RépondreSupprimerHé oui, mais quoi qu'en dise Dieu, celui-là, comme maqâm à atteindre, c'est pas de la tarte...
RépondreSupprimerAtteindre... mais Qui atteint Qui ?
RépondreSupprimerJ'imagine qu'on ne le sait qu'une fois atteint. Le murîd, c'est juste le tiraillé-en-avant vers il ne sait quoi mais c'est par là... ou par là... Heureusement qu'on a inventé les murshid, au final.
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