mardi 1 septembre 2009

L'homme de Yen et le farceur


Ding Guanpeng, National Palace Museum, Taiwan
Un homme de Yen, né à Yen, avait été élevé à Tch'ou. Devenu vieux, il retourna au pays natal. Comme il arrivait en vue de Tsin, un voyageur qui suivait la même route que lui le trompa. Il lui montra les remparts (de Tsin) et lui dit : "Voici les remparts de Yen."

L'homme de Yen devint mélancolique et changea de contenance. Son compagnon de route lui indiquant un autel (dédié aux génies) du sol dit : " Voici un autel de ton pays natal." L'homme de Yen poussa alors de profonds soupirs. L'autre lui montra une chaumière : "Voici la demeure de tes ancêtres", dit-il, et l'homme de Yen, ému jusqu'aux larmes, se mit à pleurer. Son compagnon lui montra alors des tertres et lui déclara : "Voici les tombes de tes aïeux." L'homme de Yen ne put retenir ses sanglots. Son compagnon se mit à rire bruyamment et dit : "Je t'ai joué une farce : c'est ici le pays de Tsin." L'homme de Yen se sentit honteux. Quand il arriva pour de bon dans sa patrie, voyant les vrais remparts de son pays natal, les autels, les chaumières et les tombes de ses ancêtres, son émotion était fortement émoussée.
Le Vrai Classique du vide parfait, Lie-tseu.

2 commentaires:

  1. Merci de votre sage chemin intérieur, belle invitation à marcher vers le dedans.
    Bien à vous

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.