Bagdad, 1221
Magnifique préface du traducteur aux Sept Degrés de l'amour spirituel de Ruysbroeck. J'en extrais des bouts :
Les sept degrés de l'échelle d'amour spirituel; traduction et introduction Claude-Henri Rocquet.
N'écrivant jamais que pour conduire des âmes sur le chemin de la vie intérieure.
La vie intérieure, comme la vie quotidienne, est un chemin. On le parcourt pas à pas, on y progresse, on y chemine vers un but. Et, de même qu'on grandit et qu'on s'élève, la vie spirituelle est un chemin qu'on doit gravir, non sans peine. Il y faut une méthode. - Et la grâce.
Je dois dire que j'adore cet ajout final - et la grâce. Après le cheminement (et déjà avant de cheminer faut-il trouver le chemin), l'effort, la montée, la peine, la méthode, il faut quoi, déjà ? Ah oui, un petit rien que l'on nomme la grâce.
Sainte Perpétue, martyre à Carthage au III° siècle, eut une vision où les montants de l'échelle spirituelle étaient armés de lames, "de sorte que si quelqu'un montait avec négligence et sans fixer son attention vers le haut, il était déchiré." Sous l'échelle, au pied de l'échelle, un dragon cherchait à épouvanter ou dévorer ceux qui voulaient s'élever. Saint Augustin commenta cette vision dans un Sermon et dit qu'on ne peut s'élever sans fouler d'abord la tête du dragon : premier degré de l'échelle, premier pas.
Après Maître Eckhart et Sohrawardî, via les Cathares et les Manichéens, autre connexion : Sohrawardî qui, après Saint Augustin, écrit dans Le Livre des temples de la lumière :
Celui qui se dresse d’un élan victorieux sur les têtes des dragons des ténèbres…
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