"Nous avons ici une comète qui est bien étendue aussi ; c'est la plus belle queue qu'il est possible de voir. Tous les grands personnages sont alarmés, et croient fermement que le ciel, bien occupé de leur perte, en donne des avertissements par cette comète. On dit fadement au cardinal Mazarin qu'il y avait une grande comète qui paraissait ; il était alors désespéré des médecins, et ses courtisans crurent qu'il fallait honorer son agonie d'un prodige dont il eut l'esprit de se moquer, et répondit plaisamment : "La comète me fait trop d'honneur." En vérité, on devrait en dire autant que lui, et l'orgueil humain se fait trop d'honneur de croire qu'il y ait de grandes affaires dans les astres quand on doit mourir."
De Mme de Sévigné à Bussy-Rabutin, 8 janvier 1681.
Mot plaisant de Bussy sur la manie qu'ont les anciennes maîtresses du roi de mourir au couvent :
"Si ce temps dure, un chemin sûr aux belles filles pour se sauver, ce sera de passer par les mains du Roi. Je crois que, comme il dit aux malades qu'il touche : "Le Roi te touche, Dieu te guérisse", il dit aux demoiselles qu'il aime : "Le Roi te baise, Dieu te sauve".
De Bussy-Rabutin à Madame de Sévigné, 12 avril 1681.
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