En bon Iranien, Ismaélien ou non, pour Nasir od-Dîn, c'est toujours le drame cosmique de la mort et de la renaissance du Soleil qui se joue, c'est-à-dire que tout est, toujours, une histoire de Midi-Minuit.
"Le petit nombre et la faible position des gens du Réel, la puissance des gens de la fausseté sont contemporains tous deux des premiers temps de leur manifestation. Aux tenants du Réel, le commencement est faiblesse, le terme final est puissance. Comme l'aurore dont la lumière, graduellement, s'intensifie jusqu'à ce que le soleil se lève et que le monde s'illumine. Aux tenants de la fausseté, le commencement est puissance, le terme final est faiblesse. N'est-il pas vrai que pour eux, au début, la domination est parfaite, qu'ils prévalent au plus haut point ? A la fin, ce n'est plus le cas et ils ne sont plus rien. Comme l'ombre et l'obscurité de la nuit qui d'abord dominent et prévalent, mais à mesure qu'elle passe et que l'on s'approche de l'aube, la nuit s'évanouit. A la fin de la nuit où l'aurore point, ombre et obscurité ne sont plus rien."
"Pourquoi les gens du Réel sont-ils si peu nombreux et les gens de la fausseté si nombreux ?" ; chap. XVIII, La convocation d'Alamût: Somme de philosophie ismaélienne = Rawdat al-taslim (Le jardin de la vraie foi), Nasir od-Dîn Tusî, trad. Christian Jambet.
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