Alfred Deller dans l'agnus dei de la Messe en si. Saisissement. Cette voix qui n'est ni de femme ni d'homme, ni d'enfant ni d'adulte, voix hors-humaine, peut-être est-ce la voix que l'on entend dans le choeur des anges. J'écoutais cet agnus dei que je connais bien, et je l'entendais d'une façon si nouvelle, la façon d'articuler, si calme, un peu lente, soutenue, pas de rajout dans le drame, les notes pures. Cette voix comme du velours suffit à tout. Et en même temps cette sobriété si intense, est de la virtuosité pure. Il y a quelque chose de "de ce que je pourrais faire dire à Bach et que j'ai choisi d'omettre en chantant", mais qui du coup est chargé de tout ce qu'il a omis. Plus que le violon, que le violoncelle, la voix est l'instrument le plus "surhumain" qui soit.
C'est la voix du sacrifice Sacha, la voix du sacrifice ... Elle ne peut être que désincarnée et pneumatique. Et oui, Deller est une perfection en la matière. Il chantait sur le souffle comme personne. Quelle leçon !
RépondreSupprimer*Hirek, thrice happy ...