mercredi 24 août 2005

Sacrifices

"Moi, j'existe, - suspendu dans un vide réalisé - suspendu à ma propre angoisse - différent de tout autre être et tel que les divers événements qui peuvent atteindre tout autre et non moi rejettent cruellement ce moi hors d'une existence totale."

"Dans cette révélation de la libre nature divine, la direction obstinée de l'avidité de la vie vers la mort (telle qu'elle est donnée dans chaque forme de jeu ou de rêve) n'apparaît plus comme un besoin d'annulation, mais comme la pure avidité d'être moi, la mort ou le vide n'étant que le domaine où s'élève infiniment - par sa défaillance même - un empire du moi qui doit être représenté comme un vertige. Ce moi et cet empire accèdent à la pureté de leur nature désespérée et ainsi réalisent l'espoir pur du moi qui meurt : espoir d'homme ivre, reculant les bornes du rêve au-delà de toute limite concevable."

"C'est la volonté de purifier l'amour de toute condition préalable qui a posé l'existence inconditionnelle de Dieu comme objet suprême du ravissement hors de soi. Mais la contrepartie conditionnelle de la majesté divine principe de l'autorité politique entraîne le mouvement affectif dans l'enchaînement des existence opprimées et des impératifs moraux : elle le rejette dans la platitude de la vie appliquée où dépérit le moi en tant que moi"

George Bataille

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.