samedi 20 août 2005

Dessins italiens au Louvre, jusqu'au 29, De la Renaissance à l'âge baroque.




41. Etude d'une tête de jeune femme, Eusebio da San Giorgio, pierre noire, et Sebastiano del Piombo, Tête de la Vierge.

La beauté des corps féminins, de la renaissance à l'âge baroque, c'est l'enchantement du sculpteur. Tout en rondeurs et souplesse. Ventre rond et proéminent, fesses grasses, double menton. Y répondent les muscles durs, puissants, des hommes. Des corps idéaux, plein d'appétit sexuel.

48. Soldats pesant leur butin. Tadeo Zuccaro. Les fesses du soldat, à gauche, au premier, s'avancent d'un façon, un peu équivoque, un peu canaille, comme les garçonnets des dessins de Joubert.

Figures agenouillées, beaux visages, mêmes jolis minois sur des corps d'athlètes.

Du même, Le Pape Alexandre III recevant Frédéric Barberousse. On retrouve les fesses appétissantes du soldat, toujours au premier plan, à gauche.

26. Salviati. Ravissante petite tête masculine au profil grec, à la lèvre butée, qui disparaît sous l'énorme casque.

36. Tête de religieuse. Bazzo (il Sodoma). Toujours cette piété aux paupières baissées, sourire voilé, imperceptible, au coin des yeux et des lèvres. Jardin de roses clos.


38. Tête de jeune homme, de profil. D. Beccafumi. Très moderne, très Années Trente. Et pourtant, une très grande puissance dans le dessin, une connaissance anatomique parfaite qu'on a beaucoup moins au 20° siècle.

83. Jeune garçon, vu de dos, tête de profil. F. Mazzuola. Joli portrait d'adolescent.

88. Ulysse et les ombres des morts. Très beau Le Primatice. Une sanguine assez sombre, brique, très chaude.



92. C. Boccacino. Nativité tragique. Jésus en très gros bambin, taille d'un enfant de huit, neuf ans, comme jeté au sol, désarticulé, dans une attitude cadavérique. La Vierge au dessus va le recouvrir d'un linge, comme un linceul. Joseph semble en pleine déploration.

97. L. Cambiaso. La Célébration du synode. Comique assemblée de lémures.

9. Bonifacio de Pitati. Très belle tête d'homme. Mûr, mélancolique, bonté saturnienne.

21. Etude pour un larron crucifié. Baccio Bandinelli. Splendide bête humaine, fauve masculin.

74. Dosso Dossi. Deux beaux petits paysages urbain en lavis. Mystère délicat, songeur, des bâtiments.

99. Agostino Carrache. Etudes de têtes. Très beau visage de garçon, en bas à droite. Toujours ces paupières baissées, cette moue de dédain, noblesse enfantine.

65. Un Evangéliste. Atelier de C. Roncalli. Jeune homme (Saint Jean ?), la tête levée, la plume en l'air, un peu comme dans L'Inspiration de Fragonard, mais un air à la fois furieux et inquiet, ça n'a pas l'air simple d'être le sténodactylographe de Dieu.

62. Tête de Saint Joseph. Le Baroche. Toujours cette splendeur des visages baissés sur leur secret. Rides d'inquiétude, pour Saint Joseph. ça n'a pas l'air non plus de tout repos d'être le beau-père de Dieu. Traits presque sans dessin de crayon, sfumato de craie blanche, juste les traits de barbe noire, légers.

105. Jupiter et Junon. Annibal Carrache. Première fois que je vois Junon autrement qu'en sévère matrone. Belle femme, un peu androgyne dans la dureté du profil, se penche nue sur Jupiter qui lui retrousse les jupons, tandis qu'elle avance sa cuisse vers le lit avec une assurance sans équivoque, une espèce de retenue canaille, un peu à la Katherine Hepburn, séduction menée tambour battant.

114. Prêtre et accolytes célébrant la messe. Ghezzi Pietro. Les deux enfants se font la courte échelle dans le dos du prêtre (pour rajuster son étole ?).

115. Du même, trois moines dans un réfectoire. A leur pied, en mimétisme, deux gros chats nourris par un moine lilliputien.

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.