"à la connaissance des scolastiques, il convient d'opposer l'expérience des spirituels, qui sont les seuls vrais théologiens : à la limite, pour oser parler de Dieu, il faut L'avoir vu."
"C'est parce que je suis comme Caton et que je ne m'intéresse qu'à ce que je vis, que je me refuse à faire de la politique en chambre. Et quant à l'action directe, il faut la laisser à ceux, et ils sont légions, qui ne sont capables de rien d'autre : avoir une pensée personnelle est le lot d'un petit nombre d'hommes ; mais s'agiter, brandir le poing et défiler par rangs de quatre est à la portée du premier imbécile venu."
"Alexandre - le "généreux Alexandre", célèbre pour sa magnanimité - massacra toute la population de Tyr, sauf quelques femmes et enfants - les plus beaux - qu'il vendit aux enchères et deux mille jeunes gens qu'il fit mettre en croix le long du rivage de la mer. Ce qui aujourd'hui nous indigne était alors naturel : Oradour et Deir-Yassin n'auraient pas été des crimes de guerre, mais l'attitude normale d'un vainqueur à l'endroit d'un vaincu. Et lorsque, de retour d'Egypte, Alexandre repassa par Tyr, il y solemnisa une fête somptueuse, où les pompes religieuses et militaires alternèrent avec les joutes théâtrales et gymniques, et à laquelle participa la fleur de la Méditerranée.
L'homme moderne, lui, a la vertu et l'émotivité d'une vierge : un rien le bouleverse. Au lit, la tête sur l'oreiller, il songe aux nouvelles du jour, et il soupire : "Pauvres Palestiniens ! pauvres Biafrais ! pauvres Vietnamiens ! Que puis-je faire pour eux ?" Il réfléchit longuement, il s'agit et soudain il trouve : "J'ai une idée ! je vais m'engager, je vais être solidaire, je vais poser un acte : demain matin, j'envoie une "libre opinion" au Monde." Puis il se tourne sur le côté et s'endort, la conscience en paix."
"Avoir une liaison avec une femme de lettres, c'est mettre le serpent python dans son lit."
"Je retrouve Tintin chez le gouverneur militaire qui, avec son visage gras, son crâne rasé et son uniforme à la Mao, ressemble comme deux gouttes de raki à un Bordure. Quant à l'ambiance qui règne dans ses services, elle est "socialiste", au sens soviétique du terme. Un je-ne-sais-quoi qui n'est ni russe ni syrien, et qui est propre à la petite-bourgeoisie marxisante. Grosses dames et bureaucratie."
"Une fois de plus j'observe que si je parle facilement de mes livres déjà parus, je n'aime pas évoquer celui que je suis en train d'écrire : j'ai le sentiment que si je le raconte, je ne l'écrirai pas."
"Cet instant délicieux de l'insomnie où, après une nuit blanche et alors que le jour commence à poindre, on se sent d'abîmer dans le sommeil, irrésistiblement.
"Un livre écrit en français déconcerte nos contemporains, qui croient que seul le charabia est profond."
"C'est parce que je suis comme Caton et que je ne m'intéresse qu'à ce que je vis, que je me refuse à faire de la politique en chambre. Et quant à l'action directe, il faut la laisser à ceux, et ils sont légions, qui ne sont capables de rien d'autre : avoir une pensée personnelle est le lot d'un petit nombre d'hommes ; mais s'agiter, brandir le poing et défiler par rangs de quatre est à la portée du premier imbécile venu."
"Alexandre - le "généreux Alexandre", célèbre pour sa magnanimité - massacra toute la population de Tyr, sauf quelques femmes et enfants - les plus beaux - qu'il vendit aux enchères et deux mille jeunes gens qu'il fit mettre en croix le long du rivage de la mer. Ce qui aujourd'hui nous indigne était alors naturel : Oradour et Deir-Yassin n'auraient pas été des crimes de guerre, mais l'attitude normale d'un vainqueur à l'endroit d'un vaincu. Et lorsque, de retour d'Egypte, Alexandre repassa par Tyr, il y solemnisa une fête somptueuse, où les pompes religieuses et militaires alternèrent avec les joutes théâtrales et gymniques, et à laquelle participa la fleur de la Méditerranée.
L'homme moderne, lui, a la vertu et l'émotivité d'une vierge : un rien le bouleverse. Au lit, la tête sur l'oreiller, il songe aux nouvelles du jour, et il soupire : "Pauvres Palestiniens ! pauvres Biafrais ! pauvres Vietnamiens ! Que puis-je faire pour eux ?" Il réfléchit longuement, il s'agit et soudain il trouve : "J'ai une idée ! je vais m'engager, je vais être solidaire, je vais poser un acte : demain matin, j'envoie une "libre opinion" au Monde." Puis il se tourne sur le côté et s'endort, la conscience en paix."
"Avoir une liaison avec une femme de lettres, c'est mettre le serpent python dans son lit."
"Je retrouve Tintin chez le gouverneur militaire qui, avec son visage gras, son crâne rasé et son uniforme à la Mao, ressemble comme deux gouttes de raki à un Bordure. Quant à l'ambiance qui règne dans ses services, elle est "socialiste", au sens soviétique du terme. Un je-ne-sais-quoi qui n'est ni russe ni syrien, et qui est propre à la petite-bourgeoisie marxisante. Grosses dames et bureaucratie."
"Une fois de plus j'observe que si je parle facilement de mes livres déjà parus, je n'aime pas évoquer celui que je suis en train d'écrire : j'ai le sentiment que si je le raconte, je ne l'écrirai pas."
"Cet instant délicieux de l'insomnie où, après une nuit blanche et alors que le jour commence à poindre, on se sent d'abîmer dans le sommeil, irrésistiblement.
"Un livre écrit en français déconcerte nos contemporains, qui croient que seul le charabia est profond."
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