Toujours une grande émotion à écouter le Miserere d'Arvo Pärt, toujours associé dans mon esprit à cet hiver de neige et de chagrin. Je me souviens de cette sensation d'être au fond de tout, ensevelie sous la neige d'un hiver définitif. Ce Miserere et le Festina lente et le Cantus in memory of Benjamin Britten m'avaient apaisée. La fin, et après ? Je lisais Chalamov et cela allait bien aussi avec cette neige et ce chagrin. Je voyais la neige en tourbillon effacer mes pas, nous séparer, effacer nos chemins, perdus l'un à l'autre, manque de force, je ne pouvais plus le suivre, et cette paix alors, comme si je creusais un trou dans la neige et tel un lièvre de Sibérie, tel les détenus de la Kolyma, attendais le dégel, le printemps, les points rouges du sorbier rouge.
Ecce enim veritatem dilexisti incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi
Asparges me hysopo et mundabor lavabis me et super nivem dealbabor
Ecce enim veritatem dilexisti incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi
Asparges me hysopo et mundabor lavabis me et super nivem dealbabor
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