mercredi 14 mai 2003


"Pourquoi la mètis apparaît-elle ainsi multiple (pantoiê), bigarrée (poikilê) ondoyante (aiolê) ? Parce qu'elle a pour champ d'application le monde du mouvant, du multiple, de l'ambigu. Elle porte sur des réalités fluides, qui ne cessent jamais de se modifier et qui réunissent en elles, des aspects contraires, des forces opposées. Pour dominer une situation changeante et contrastée, elle doit se faire plus souple, plus ondoyante, plus polymorphe que l'écoulement du temps : il lui faut sans cesse s'adapter à la succession des événements, se plier à l'imprévu des circonstances pour mieux réaliser le projet qu'elle a conçu; ainsi l'homme de barre ruse avec le vent pour mener, en dépit de lui, le navire à bon port. Pour le Grec, seul le même agit sur le même. La victoire sur une réalité ondoyante que ses métamorphoses continues rendent presque insaisissables, ne peut être obtenue que par surcroît de mobilité, une puissance encore plus grande de transformation."


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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.