Exposition Matisse Picasso. Naturellement si l'on reproche à Matisse d'être décoratif, hédoniste, émotif, c'est qu'on ne connait rien à l'art islamique.
Mais l'hermétisme de Picasso (qui au fond sait vraiment lire un papier collé) n'est-il pas ultra-occidental ?
Le meneur de cheval, 1906, huile sur toile, Picasso. La beauté de ce cheval, élégant, sensuel et doux, le cheval tel que savent les peindre les Espagnols, comme Vélasquez. A côté le jeune garçon nu, corps d'étalon lui aussi, deux jeunes bêtes dans un espace. Le visage un peu abruti du garçon, moins éveillé que le regard du cheval, les portraits d'animaux chez Picasso sont toujours les plus humains.
Il y a aussi ces trois corps lourds gauches et attendris penchés sur la minuscule petite tortue, perle rouge perdue dans le vert (Baigneuses à la tortue, 1908, huile sur toile, Matisse).
Les sculptures de Matisse sont moins bonnes, il modèle, il ne sculpte pas.
Femme nue aux bras levés, huile sur toile, Picasso : Grâce impudente, nonchalente. Ces études pour nu debout, gravures sur bois, qui sont comme comme des images de lianes et de fougères dans la jungle. Le beau Nu allongé de Matisse, encre de Chine, 1906 : cette toison pubienne décalée sur la gauche, tout près d'être tronçonnée par le bord du papier.
Il n'y aucun tableau de Max Ernst, Chirico ou Magritte qui atteigne au surréalisme inquiétant de la Leçon de piano, 1916. Ce triangle comme détaché du volet qui masque la partie supérieure gauche du visage de l'enfant, pointée vers le le métronome.
Les Trois musiciens, Picasso, 1921, huile sur toile : Variations partant des visages nègres, toute une gamme de bruns chocolats sur les murs, le sol.
Lorette sur fond noir, robe verte, 1916, Matisse. Je ne sais pourquoi cette femme aux yeux baissés me fait penser à l'Ada tel que la voit Van, dans Ada ou l'ardeur, et "son cou japonais".
Nature morte au pichet et aux pommes, 1919, Picasso , là aussi, il est Espagnol, c'est du pur Zurbaran.
Le peintre, 1934, Picasso : un modèle convulsé, révulsé, mauve et vert, couleurs émotives, et presque en dehors du tableau, le peintre : jaune net, une toile bleue nette. Pas d'émotion : le regard, le crayon.
Le beau visage du Rêve de Matisse : le sommeil absolu des chats ; douce mélancolie du Nu au fauteuil rouge, Picasso ; très belle tête de Marie-Thérèse en bronze, 1931 ; le cynisme rigolard de l'Aubade (Picasso, 1942), est-il ici question de musique ? Bien sûr que non, ce dont il s'agit c'est d'un corps nu féminin étendue sur un divan, un corps qui écoute et qui en jouit, et l'autre, le musicien, ce couillon en bleu et vert, à qui on ne demande que cela, cette prestation.Naturellement un très beau Minotaure en papier collé, on termine sur les nus bleus, je me demande ce que donne la chapelle aux vitraux de Matisse, ma mère me dit qu'elle donne la même impression bienfaisante et heureuse qu'une mosquée. La peinture de Matisse me fait penser à ce que disait Jean-Edern Hallier, sur les initiales de Jean-René Huguenin, Je rends Heureux. La peinture de Matisse rend heureux. Celle de Picasso c'est le plaisir de l'intelligence, de débrouiller la construction, d'ébahissement aussi devant ces assemblages, Intelligences agentes, du monde des Fixes.
Mais l'hermétisme de Picasso (qui au fond sait vraiment lire un papier collé) n'est-il pas ultra-occidental ?
Le meneur de cheval, 1906, huile sur toile, Picasso. La beauté de ce cheval, élégant, sensuel et doux, le cheval tel que savent les peindre les Espagnols, comme Vélasquez. A côté le jeune garçon nu, corps d'étalon lui aussi, deux jeunes bêtes dans un espace. Le visage un peu abruti du garçon, moins éveillé que le regard du cheval, les portraits d'animaux chez Picasso sont toujours les plus humains.
Il y a aussi ces trois corps lourds gauches et attendris penchés sur la minuscule petite tortue, perle rouge perdue dans le vert (Baigneuses à la tortue, 1908, huile sur toile, Matisse).
Les sculptures de Matisse sont moins bonnes, il modèle, il ne sculpte pas.
Femme nue aux bras levés, huile sur toile, Picasso : Grâce impudente, nonchalente. Ces études pour nu debout, gravures sur bois, qui sont comme comme des images de lianes et de fougères dans la jungle. Le beau Nu allongé de Matisse, encre de Chine, 1906 : cette toison pubienne décalée sur la gauche, tout près d'être tronçonnée par le bord du papier.
Il n'y aucun tableau de Max Ernst, Chirico ou Magritte qui atteigne au surréalisme inquiétant de la Leçon de piano, 1916. Ce triangle comme détaché du volet qui masque la partie supérieure gauche du visage de l'enfant, pointée vers le le métronome.
Les Trois musiciens, Picasso, 1921, huile sur toile : Variations partant des visages nègres, toute une gamme de bruns chocolats sur les murs, le sol.
Lorette sur fond noir, robe verte, 1916, Matisse. Je ne sais pourquoi cette femme aux yeux baissés me fait penser à l'Ada tel que la voit Van, dans Ada ou l'ardeur, et "son cou japonais".
Nature morte au pichet et aux pommes, 1919, Picasso , là aussi, il est Espagnol, c'est du pur Zurbaran.
Le peintre, 1934, Picasso : un modèle convulsé, révulsé, mauve et vert, couleurs émotives, et presque en dehors du tableau, le peintre : jaune net, une toile bleue nette. Pas d'émotion : le regard, le crayon.
Le beau visage du Rêve de Matisse : le sommeil absolu des chats ; douce mélancolie du Nu au fauteuil rouge, Picasso ; très belle tête de Marie-Thérèse en bronze, 1931 ; le cynisme rigolard de l'Aubade (Picasso, 1942), est-il ici question de musique ? Bien sûr que non, ce dont il s'agit c'est d'un corps nu féminin étendue sur un divan, un corps qui écoute et qui en jouit, et l'autre, le musicien, ce couillon en bleu et vert, à qui on ne demande que cela, cette prestation.Naturellement un très beau Minotaure en papier collé, on termine sur les nus bleus, je me demande ce que donne la chapelle aux vitraux de Matisse, ma mère me dit qu'elle donne la même impression bienfaisante et heureuse qu'une mosquée. La peinture de Matisse me fait penser à ce que disait Jean-Edern Hallier, sur les initiales de Jean-René Huguenin, Je rends Heureux. La peinture de Matisse rend heureux. Celle de Picasso c'est le plaisir de l'intelligence, de débrouiller la construction, d'ébahissement aussi devant ces assemblages, Intelligences agentes, du monde des Fixes.