dimanche 9 août 2009

Jésus, le dieu qui ne riait pas


David, qui rit, se fait semoncer par son épouse Mikal qui sera punie pour cela à rester stérile. Dans les psaumes, Dieu rit :

Celui qui siège dans les cieux rira d'eux. (Ps. 2, 4)


Dans les Proverbes, Dieu, visiblement, agrée le rire avec bienveillance et même avec joie. Le rire de l'homme met Dieu en joie :

Et moi je fus ses joies jour après jour, riant devant lui en tout lieu. Riant dans le monde sur la terre. (Pv. 8, 30-31).


Pour Erri De Luca :

La fabrication fondamentale de l'univers s'est accompagnée d'une sagesse souriante. Le renfrogné, le savant qui ne rit pas, ne peut découvrir le monde.


Malgré cela, Jésus, qui passe son temps à se mettre en colère, qui pleure parfois, ne rit pas, au contraire de Muhammad, dont plusieurs hadith mentionnent le rire, tandis que d'autres indiqueraient qu'il en blâmerait "l'excès", notion évidemment floue. Pour Aïcha, il ne faisait même que sourire, ce qui est démenti par d'autres témoignages. Jésus ne souriait même pas. Pas même la mention d'un sourire, d'où un grand débat médiéval. Jésus n'a même pas d'humour, alors que le Prophète plaisante. Dans les Évangiles, qui rit ici-bas pleurera dans l'au-delà. Dès le départ, entre la sagesse juive et la sagesse musulmane, toutes deux faisant place à tout ce que l'homme a d'humain, le christianisme est un intermède où ça ne rigole plus sur terre. C'est peut-être de là que vient un des travers si fréquents des chrétiens : celui d'être vertueusement lugubres.

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.