vendredi 7 avril 2006

Sanctuaire





"Faulkner sait bien que les détectives n'existent pas ; que la police ne relève ni de la psychologie ni de la perspicacité, mais bien de la délation ; et que ce n'est point Moustachu ou Tapinois, modestes penseurs du quai des Orfèvres, qui font prendre le meurtrier en fuite, mais la police des garnis ; car il suffit de lire les mémoires des chefs de la police pour voir que l'illumination psychologique n'est pas le fort de ces personnes, et qu'une "bonne police" est une police qui a su mieux qu'une autre organiser ses indicateurs. Faulkner sait aussi que le gangster est d'abord un marchand d'alcool.*"

"En littérature, la domination du roman est significative, car, de tous les arts (et je n'oublie pas la musique), le roman est le moins gouverné, celui où le domaine de la volonté se trouve le plus limité. Combien les Karamazoff, Les Illusions perdues, dominent Dostoïevsky et Balzac, on le voit de reste en lisant ces livres après les beaux romans paralysés de Flaubert."

* aujourd'hui on dirait "de drogue."

Préface de Malraux à Sanctuaire.

Par contre, quand il écrit que "Sanctuaire, c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier", je ne suis pas d'accord. Le roman policier n'a jamais été qu'une imitation de la tragédie grecque, mais c'est tout.
Sanctuaire

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.