lundi 28 juillet 2003
Depuis peut-être dix jours, il a ici, un essaim de mouettes rieuses. Je dis essaim parce qu'elles sont nombreuses, il y eut même un soir orageux (le premier) où le ciel en était couvert, comme une invasion soudaine. Depuis, les vols sont moins nombreux, mais régulier, chaque soir, ou le matin, il y a ces cris de ménades. C'est la première fois que je les vois ici, du coup on entend moins les corbeaux. Pourquoi ont-elles choisi de s'installer dans le 15° ? Mystère. Est-ce que cela annonce un saut climatique ? Il se peut que Paris, dans quelques années, ne soient plus la ville des pigeons mais celle des mouettes. Why not ?
samedi 26 juillet 2003
mercredi 23 juillet 2003
Aujourd'hui on nous bassine avec la "nouvelle violence urbaine", les jeunes "machos des banlieues" influencés par une culture ou une religion "sexiste" (devinez laquelle), enfin bref le phénomène soi-disant si nouveau des "tournantes."
J'ai trouvé ce passage dans le livre d'Alain Demurger, Temps de crises, temps d'espoirs, XVI°-XV° siècle :
"Canalisation de la violence.
La violence, dans la mesure où elle peut conduire au crime, n'échappe pas à la répression. Mais il est des violences tolérées, que l'on s'efforce de canaliser, selon une attitude constante au Moyen-Age : la paix consiste moins à éradiquer la violence qu'à la contrôler. (intéressant de comparer à aujourd'hui, où il me semble que l'on cherche à éradiquer la violence, et où justement on ne la contrôle pas).
Tel est le cas de la violence sexuelle, dont J. Rossiaud écrit qu'"elle est une dimension normale, permanente de la vie urbaine" (ajoutons "et de la vie des campages"). Ce qui est en cause surtout, c'est le viol collectif pratiqué par un groupe d'âge précis, celui des "jeunes", rassemblées en bandes ou "abbayes de jeunesse". Ils s'en prennent aux femmes démunies (les servantes, les veuves); mais aussi, dans la mesure où le viol collectif est une "vengeance sociale" (J. Rossiaud), à la jeune femme d'un homme âgé, à la concubine du prêtre, etc. Le charivari organisé aux dépens de ces mêmes catégories est une version moins brutale d'une même pratique.
Cette violence rituelle est largement tolérée. C'est "Nature" qui est invoquée par tous les théoriciens des moeurs de cette époque. Les abbayes de jeunesse ont pignon sur rue et contribuent par ailleurs à l'animation de la vie civique et sociale de la ville. Mais les notables en craignent les débordements. Le bordel municipal, la "maison commune" qui accueille les "fillettes" ou filles communes, naît de cette tolérance et de cette crainte."
J'ai trouvé ce passage dans le livre d'Alain Demurger, Temps de crises, temps d'espoirs, XVI°-XV° siècle :
"Canalisation de la violence.
La violence, dans la mesure où elle peut conduire au crime, n'échappe pas à la répression. Mais il est des violences tolérées, que l'on s'efforce de canaliser, selon une attitude constante au Moyen-Age : la paix consiste moins à éradiquer la violence qu'à la contrôler. (intéressant de comparer à aujourd'hui, où il me semble que l'on cherche à éradiquer la violence, et où justement on ne la contrôle pas).
Tel est le cas de la violence sexuelle, dont J. Rossiaud écrit qu'"elle est une dimension normale, permanente de la vie urbaine" (ajoutons "et de la vie des campages"). Ce qui est en cause surtout, c'est le viol collectif pratiqué par un groupe d'âge précis, celui des "jeunes", rassemblées en bandes ou "abbayes de jeunesse". Ils s'en prennent aux femmes démunies (les servantes, les veuves); mais aussi, dans la mesure où le viol collectif est une "vengeance sociale" (J. Rossiaud), à la jeune femme d'un homme âgé, à la concubine du prêtre, etc. Le charivari organisé aux dépens de ces mêmes catégories est une version moins brutale d'une même pratique.
Cette violence rituelle est largement tolérée. C'est "Nature" qui est invoquée par tous les théoriciens des moeurs de cette époque. Les abbayes de jeunesse ont pignon sur rue et contribuent par ailleurs à l'animation de la vie civique et sociale de la ville. Mais les notables en craignent les débordements. Le bordel municipal, la "maison commune" qui accueille les "fillettes" ou filles communes, naît de cette tolérance et de cette crainte."
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