dimanche 27 juillet 2014

Mr Rochester

Achevant Wide Sargasso Sea, je passe au livre suivant de ma ‘liste  de romans à lire ’ et vois que c'est Jane Eyre. On ne dira jamais assez que les livres, qu'ils soient sur les rayonnages d'une bibliothèque de bois ou dans un kindle, vivent leur vie, clignent de l'œil, se choisissent et se donnent la main en une ronde cohérente.
Jane Eyre est, par ailleurs, un de mes romans favoris depuis l'enfance, et Rochester mon 'Mr Darcy’ dès que j'ai eu l'âge de tomber amoureuse des héros dans les livres (ce qui pour moi vint assez tôt).

En haine des livres

Comme tous les ans, à chaque nettoyage de printemps, je mesure à quel point ma haine des livres en format papier est toujours là, intacte et bien vivace : ces capteurs de poussière, lourds, encombrants une fois lus, le contraire de la légèreté´des mots. 

jeudi 24 juillet 2014

Cantate du Café


En préparant mon café, que je bois maintenant, avec une goutte de crème, cette fois, je pensais à tous ces docteurs ou nutritionnistes imbéciles qui prétendent vous supprimer le café à la moindre occasion. Comment démarrer un matin sans café ? Même au Kurdistan, j'en emporte avec moi, sans cela, c'est comme passer une journée sans s'être douchée, peignée, habillée, la journée n'a pas vraiment démarré. Le bonheur du café des jours heureux qui commencent par des matins heureux, plein de promesses. Le réconfort du café les aubes où il faut se lever trop tôt, les yeux lourds, le corps qui frissonne et se rétracte et ne veut pas aller de l'avant, ce moment où l'on plonge son cœur et son âme dans le café chaud, comme dans le réconfort du sommeil, comme si l'on retournait au chaud dans ses draps. Et toutes ces aubes où après une nuit d'angoisse, d'insomnie, de chagrin où, au matin, il y a ce moment où le café chaud descend dans le corps, et ce n'est pas que le monde devient plus doux, que la peur ou la peine s'en vont, mais il y a là, ce plaisir, cette chaleur, cette vaillance, ce moment où, quoi que l'on voit mourir autour de soi et en soi, on se sent plus vivant que la vie, et si l'Ange de la Mort venait un matin, je lui dirais : “Attends, je finis mon café. Et à cet Ange, le café dirait : "This was not judgement day — only morning. Morning: excellent and fair.” Réconfort et bonheur du café qui n'existe que le matin car je ne supporte pas d'en boire dans la journée ; c'est donc un plaisir unique, un seul moment du jour dont la singularité ne crée pas de frustration comme un plaisir dont on se priverait le reste du temps, puisque je n'aime le café qu'au lever.

Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.