lundi 19 novembre 2007

The Draughtman's contract


Il y a vraiment fort longtemps, du temps où j'avais la télévision en fait, j'avais vu Drowning by numbers. C'était le premier Greenaway que je voyais et j'étais immédiatement rentrée dedans, comme quelque chose de fait pour moi (comme disent souvent les gens en vous parlant d'un livre ou d'un fim, "ça c'est tout à fait pour toi" et c'est rarement le cas bien sûr, parce que ça ne marche jamais par analogie les affinités) ; bref il y avait dans Drowning by numbers beaucoup de ce que j'aime : l'Angleterre, le jeu des nombres et d'un système ludique anti-hasard, et ce côté gourme détachée carollienne.


Et puis je n'avais plus jamais vu de films de Greenaway. D'abord parce que je n'ai plus eu de poste, ensuite que j'ai une flemme terrible d'aller au cinéma, et puis parce que je savais que je le retrouverai. Un jour, quand les dés du hasard et des pas croisés en décideraient. Hier, j'ai vu enfin The Draughtman's contract qui est tellement proche de Drowning by numbers, avec le 17ème siècle qui est aussi, en Europe, un de mes siècles préférés. Et puis comme j'achève les Lettres de Mme de Sévigné qui parle en détail, dès 1689, des mésaventures de Jacques II et de l'avènement de Guillaume III, et comme je suis aussi fan de L'Embarras de richesses, qui est un des plus beaux livres (et des plus complets aussi) sur les Pays-Bas que j'ai lus, ce clash anglo-hollandais, cette haine de l'Anglais pour la Hollande, m'était familière. J'aime cette outrance de perruques, cette poudre de céruse cadavérique sur les visages masculins, les flambeaux qui rappellent à quel point on vivait encore dans le clair-obscur et ce n'était pas une figure de style.

Et puis il y a aussi Michael Nyman qui réussit à faire du Purcell aussi outré et criard que Greenaway a exagéré les perruques. En fait, la musique résume tout le film : il y a la cruauté, l'ironie, l'allégresse, le rythme, la rigueur, la scie musicale d'une crécelle qui tourne aussi implacablement que les ressorts du complot. Et bon, je me dis maintenant qu'il faut que je renoue avec Greeneway.

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.