jeudi 23 février 2006

Mensonge et sortilège


Il y a les livres à histoires et les livres dont les personnages sont tels que l'histoire on s'en fout, en fait ce sont eux qui la font, la créent, plus qu'ils ne la portent ou la servent. Il suffit qu'ils apparaissent et se déploient et alors l'intrigue devient vraiment secondaire quand elle n'est pas carrément rejetée en coulisse. Guerre et paix, par exemple. Les longues et ennuyeuses digressions de Tolstoi sur le destin, Napoléon, l'Histoire, etc. Non mais qu'est-ce qu'on s'en fout à côté de ce qui va arriver au prince André, à Natacha, Pierre ? Thomas Mann aussi a des personnages qui savent vivre tout seul, des gens qui deviennent aussi familiers que des proches, des voisins, Hans, Madame Chauchat, Joachim, Settembrini, des personnages plus réels que la vie.


Morante aussi. Ses histoires à elles n'en sont d'ailleurs quasiment pas. C'est seulement le déploiement de ses personnages qui vivent leur vie laissés à eux-mêmes ; Edoardo, Francesco, Anna, Rosaria, n'ont pas besoin d'histoire de roman pour les porter, ils volent tout seul. Pas besoin de citation, d'ailleurs il n'y a rien de particulier à citer, il suffit de dire Edoardo, Anna, Francesco, Rosaria, Cesira, etc.
Mensonge et sortilège, tome 1

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.