samedi 8 octobre 2005

A l'ombre des jeunes filles en fleur

En attendant je me replonge dans ce volume de la Recherche. J'en raffole toujours autant. Il y a des romans que je savoure, mais de l'extérieur, comme devant un bon film qui se déroulerait sous mes yeux. Et d'autres qui m'habitent ou que j'habite. Me voilà, entre deux temps de lecture, à songer au boeuf froid de Françoise, à me demander pourquoi finalement, aurait-il été vulgaire de servir du chocolat avec du thé au goûter, et à penser aux toilettes d'Odette Swann, et à la sonate... bref, je suis dedans et je le serais tout le temps de la lecture; j'adore le monde de la Belle Epoque c'est sûr, car j'adore tous les mondes futiles et surranés voués à la catastrophe. Mais il n'y a pas que ça. Un autre roman qui me fait ça est La Montagne magique. Je me demande si je n'ai pas tout simplement le goût des atmosphères confinées, des mondes clos, protégés. Un paradoxe pour moi, mais un monde alcôve à la Proust, où je n'aurais plus qu'à écrire et à mourir à la fin, est pour moi une tentation. Et aussi la fascination de ces univers codés par l'étiquette, où l'on a rien à choisir, où chacun joue son rôle, et du coup le connaît.

A part ça, lu Calculating God. Le premier tiers m'a paru très drôle, savoureux. Le deuxième un peu longuet et rempli d'intrigues parallèles et inutiles qui ne menaient à rien (l'attaque du Museum). Le dernier est carrément chiant et la fin décevante, voire nulle. L'auteur a calé finalement devant son sujet. Car le face à face avec Dieu retombe dans la couillonnerie habituelle propre à la SF quand elle fait de la métaphysique. ça se termine toujours par un moutard.

Il a raté son coup parce qu'à la fin ça n'aurait pas dû être une explication lourdingue astro-biologique, mais de la métaphysique pure, voire de la mystique. Si l'on décide de traiter de Dieu, eh ben allons-y carrément, mais c'est avec l'imagination et l'intuition qu'on s'en sort avec un sujet pareil.

A part ça, ça m'a quand même servi à identifier mon alien. C'est un wreed.

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.