lundi 16 juin 2003

Emission sur Lartigue. Reproches ouverts qu'on lui fait de son "désengagement", ce côté héros de Fitzgerald avec lequel il traverse les guerres. Mais pourquoi un artiste doit-il rendre compte aujourd'hui de son "engagement", comme au 17° siècle l'Eglise pouvait s'inquiéter de la piété d'un peintre ? S'engager à tous prix ? Il y a tellement d'imbéciles qui l'ont fait, entre les bataillons de plumitifs qui canonnaient leur patriotisme en 14-18, les chantres de la révolution noire et du renouveau fasciste, les thuriféraires du stalinisme, et aujourd'hui les pro, les anti de tous poils, je trouve reposant qu'il y ait de temps à autre, des âmes entièrement désengagées, indifférentes. Et même je trouve qu'il n'y en a pas assez. C'est de l'enthousiasme que naissent les mondes totalitaires, pas des indifférents blasés.

Eloge de l'Indifférence.



L'Indifférent, de Watteau, par exemple. Evidemment pas engagé pour un sou, tout cela. La Révolution va se charger d'y mettre bon ordre. On aura David. Peinture engagée, lui certes, froide et chiante à mourir, mais bien dans son siècle.

L'idéaliste aux mains rouges. J'ai le droit de tuer et même de m'être trompé en tuant, parce que je l'ai fait avec sincérité. Ah oui, il n'y aura jamais assez d'indifférents.

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Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.